À l’occasion d’un débat à Paris, Mireille Faugère, directrice générale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a présenté sa vision de l’hôpital de demain et rappelé le positionnement qui doit être le sien dans un système de soins totalement redéfini par la loi Hôpital, patients, santé et territoire (HPST).
À la tête du premier CHU de France (38 établissements, un patrimoine immobilier de trois millions de m2), Mireille Faugère a argumenté en faveur d’une « concentration de l’offre hospitalière », rendue possible par une réorganisation des murs. « Un hôpital pensé il y a quinze ans n’a aucune chance de correspondre aux bonnes pratiques de la santé moderne, a-t-elle expliqué. Nous devons envisager de reconfigurer la surface hospitalière de l’AP-HP et de la réduire de 40 à 50 % lors des quinze prochaines années ».
Pour ce faire, Mireille Faugère privilégie une restructuration à grande échelle : « il faut préférer la fermeture de bâtiments pavillonnaires ou d’étages entiers à celles de services, même si cela prend plus de temps et d’énergie ». Même discours volontariste sur la nécessaire création de nouveaux bâtiments, à l’image de l’hôpital Rothschild inauguré l’été dernier et de la toute nouvelle maternité Port-Royal.
Autre chantier sur lequel l’AP-HP souhaite s’investir : la coordination des soins ville/hôpital. Si elle reconnaît que « ça fait 30 ans qu’on en parle », Mireille Faugère n’est pas fataliste et voit même la pression financière et les problèmes de démographie actuels d’un bon œil : « ça va nous obliger à nous bouger », prédit-elle. Sur l’optimisation des parcours de soins, elle évoque entend faciliter la prise de rendez-vous « pour que ça ne repose plus uniquement sur le carnet d’adresses » et améliorer la sortie du patient et la vitesse d’envoi du compte rendu hospitalier au médecin traitant.
Dernier sujet prioritaire : l’ambulatoire. « On a eu le tort de laisser filer la petite chirurgie dans le privé au profit d’activités chirurgicales dites plus nobles », a-t-elle déploré. Souhaitant que cet état de fait change, Mireille Faugère a précisé sa volonté d’augmenter le volume de l’activité ambulatoire chirurgicale et médicale. En parallèle, elle plébiscite le développement d’un diplôme universitaire spécialisé sur le sujet.
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