À l’occasion du congrès de l’Association SPS (Soins aux Professionnels de Santé), le Pr Didier Truchot (Université de Bourgogne Franche Conté) a présenté les résultats d’une étude qui avait pour but d’identifier les éléments stresseurs auxquels les médecins font face dans leur quotidien et leur impact sur leur état de santé.
Ce travail a été mené auprès de 1 654 libéraux (46 % d’hommes et 54 % de femmes ; âge moyen 50 ans). Il s’agissait de médecins effectuant en moyenne 26 actes par jour d’une durée moyenne de 18 minutes et dont 81 % disposaient d’un secrétariat.
Parmi les valeurs étudiées, ce n’est pas – comme on aurait pu s’y attendre — la durée ou la charge de travail qui influent négativement sur l’état de santé, mais c’est ce que le Pr Didier Truchot désigne comme le « travail empêché ». Ce travail empêché, c’est celui qui rend l’exercice de la médecine le plus douloureux, les médecins se plaignaient avant tout d’être interrompus dans leurs tâches, et ce même s'ils disposent d’un secrétariat.
Parmi les causes d’interruptions, les praticiens citent la nécessité de répondre à des sollicitations de tous ordres alors même qu’ils sont en consultation : appels de patients qu’ils soient en détresse ou qu’ils sollicitent des actes injustifiés (demande impérative de visite à domicile, par exemple), contact avec les organismes de tutelle (la première partie de l’appel étant le plus souvent délégué au secrétariat), appels de confrères (libéraux ou hospitaliers), accumulation de mails qui demandent des réponses immédiates…
Ces interruptions itératives des consultations créent chez les médecins un sentiment de frustration voire d’épuisement émotionnel. Mais ils se déclarent tout à fait démunis quant à la gestion des interruptions car ils « estiment que c’est aussi leur travail », « qu’ils ne veulent pas rater certains appels importants », « que des patients les contactent car ils sont réellement en détresse, bien que d’autres "abusent " du téléphone », et souvent car « ils ne savent pas comment dire non ».
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