QUELLE EST notre place dans le nouveau paysage réglementaire français ? Au Forum Médical de Générale de Santé, les cliniques privées ont mis les pieds dans le plat lors d’une table ronde inaugurale.
« Nous sommes partisans de la libre entreprise et du libre choix du patient. » Frédéric Rostand, le président du directoire du groupe, a rappelé ces fondamentaux dans son discours d’ouverture. Lors des débats qui ont suivi, le leader de l’hospitalisation privée en France n’a pas laissé passer l’occasion de rappeler qu’il entendait se saisir de toutes les ouvertures possibles que lui offre la loi Bachelot pour asseoir ses positions. Au travers de la complémentarité public-privé, de la rémunération des médecins, et de la prise en charge des missions de service public. « Pour nous, ce n’est que la reconnaissance de notre mode de fonctionnement déjà existant, de notre mode de gouvernance, s’est félicité Frédéric Rostand. Nous parlons le même langage que les pouvoirs publics, celui de l’efficience. »
L’économiste Gérard de Pouvourville a présenté la création des ARS comme une « entité qui ouvre un nouvel espace de relation possible entre public et privé avec de nouvelles organisations de soins ». « Le challenge aujourd’hui, a-t-il ajouté, c’est de savoir comment organiser dans cet espace des pratiques nouvelles et améliorer la qualité des soins au meilleur coût. »
Une relation « schizophrène ».
La question des coûts et des financements a occupé une bonne partie des débats. « Il doit y avoir désormais équité dans la répartition des moyens, a assuré Bertrand Fragonard, encore président du Haut conseil pour l'avenir de l’assurance-maladie, mais des dossiers chauds demeurent : la pénétration des cliniques privées dans la gouvernance, les écarts tarifaires et le dépassement d'honoraires dans le privé ; On ne peut pas laisser s'installer une inflation désordonnée. » Jean-Loup Durousset, président de la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée) n'est pas rentré dans ce type de débat. Il a relevé et pointé surtout le mode de relation « schizophrène » proposé par les pouvoirs publics pour concrétiser la relation public-privé. « Il paraît compliqué d’associer compétition et coopération dans un même mouvement. Il faut qu’il y ait une compétitivité entre les acteurs pour optimiser le système », a-t-il fait valoir. Le président de la FHP s’est aussi réjoui de voir les cliniques privées autorisées à devenir centre de formation et de recherche, indiquant que « 450 équipes médicales se sont déjà porté candidates pour accueillir des internes ». Michel Chassang, président de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) a acquiescé : « Il doit y avoir un enseignement universitaire dans les cliniques privées. Tout est à construire. »
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