LA BRANCHE MCO (court séjour) de la Fédération des hôpitaux privés (FHP) s’est alarmée de la situation financière de ses 580 établissements, dont 35 % étaient en déficit en 2011 (contre 43 % en 2010), selon le rapport annuel 2011 de l’Observatoire économique et financier des cliniques privées.
« En 2011, le chiffre d’affaires des cliniques MCO est en hausse de 1,7 % mais en parallèle, les établissements ont dû mettre un coup d’arrêt à leurs investissements, contrairement à 2010 ou ils étaient en progression de 10,1 % », déplore Thierry Béchu, délégué général de la FHP-MCO. En cause ?
« La discrimination tarifaire organisée par l’État », estime Lamine Gharbi. Pour le président de la FHP-MCO, « de nombreux établissements qui avaient beaucoup investi au cours des dernières années se voient aujourd’hui contraints de ralentir le rythme pour réussir à rester dans le vert ou éviter de couler ». Lamine Gharbi est surtout remonté contre le budget de la Sécu (PLFSS) défendu par le gouvernement pour 2013. Les articles et amendements qui prévoient la fin de la convergence tarifaire public-privé et la possibilité de moduler les tarifs finançant les séjours hospitaliers en cours d’année ne vont en rien aider les cliniques à stopper les « restructurations contraintes, forcées et permanentes » subies depuis 20 ans, estime le patron de la FHP-MCO. Très dépendantes de l’assurance-maladie (dont les remboursements de soins représentent 88,6 % du chiffre d’affaires), les cliniques MCO voient aussi d’un mauvais œil la récente proposition de loi créant les réseaux de soins mutualistes.
Pour retrouver la santé financière, la FHP-MCO mise sur le paiement à la performance. Afin de « reconnaître ceux qui vont de l’avant plutôt qu’aider ceux qui sont en retard », les cliniques plaident pour l’octroi d’un « bonus de ressources » aux bons élèves.
La FHP-MCO compte aussi sur l’expérimentation en cours sur les nouveaux indicateurs (dossier médical, réunion de concertation pluridisciplinaire en cancérologie, lutte contre les infections nosocomiales, etc.) établis par la Haute autorité de Santé (HAS). 78 des 220 établissements sélectionnés sont privés. En fonction de leur score, les candidats obtiendront une rémunération potentielle entre 0 % et 0,5 % du budget de l’assurance-maladie. « Ce n’est pas beaucoup mais on les prend quand même », conclut Lamine Gharbi.
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