MÉDI PARTENAIRES a fêté son 20e anniversaire cette année. Le groupe, historiquement implanté dans le Sud Ouest, se porte plutôt bien. Chaque année, il acquiert 2 ou 3 nouveaux établissements, et réinvestit 5 % de son chiffre d’affaires dans les cliniques (500 millions d’euros de CA attendus en 2011). Mais les charges ne cessent d’augmenter, tandis que stagnent les tarifs. « L’effet ciseaux nous rattrape, observe Frédéric Dubois, président de Médi Partenaires. Et les investisseurs sont beaucoup plus frileux pour nous apporter des ressources ».
Le groupe hospitalier a donc décidé de se délester d’une partie de son patrimoine immobilier pour récupérer du cash. Après les murs de sept cliniques vendus cet été à ICADE, ce sont les murs de quatre autres cliniques qui viennent d’être cédés à la filiale cotée de la Caisse des dépôts. Les fonds récupérés, 120 millions d’euros, permettront au groupe de réduire son endettement (300 millions d’euros), et de poursuivre son développement - une progression de 20 % du CA est annoncée pour 2012.
L’achat de trois ou quatre nouvelles cliniques est envisagé au cours des neuf prochains mois. « Nous privilégions les régions où nous sommes déjà, afin de créer des filières de soins et une cohérence sur le territoire », précise Frédéric Dubois. Le profil des cliniques recherchées a évolué. « Il y a dix ou quinze ans, nous nous étions spécialisés dans des établissements de taille moyenne, dans des villes moyennes, avec peu de concurrence, relate le président et cofondateur du groupe. Ce temps est révolu. Les cliniques et les médecins ont vieilli, l’hôpital s’est reconstruit et prend le pas sur ces cliniques. Notre priorité, ce sont les cliniques importantes, polyvalentes, avec un chiffre d’affaires de 30 à 50 millions d’euros ».
Paiement à l’acte et salariat.
Médi Partenaires compte aujourd’hui 24 cliniques MCO, 2 centres de dialyse, et 5 centres d’imagerie. Le groupe, détenu pour moitié par le management, et pour moitié par deux investisseurs (LBO France et Barclays Capital Equinox), est à la recherche d’investisseurs français « permanents », tels que les assureurs complémentaires et la caisse des dépôts. « La réflexion est engagée », note Frédéric Dubois, dans l’attente du renforcement de la représentation des cliniques sur la scène nationale. « La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) n’existe pas par rapport au ministère de la Santé. Les 600 cliniques MCO n’ont aucune voix, affirme le président du groupe, par ailleurs vice-président du syndicat FHP-MCO regroupant les cliniques spécialisées en médecine, chirurgie, obstétrique. La Fédération hospitalière de France (FHF) parle au nom des hôpitaux et des médecins qui y exercent. Pas nous : c’est pour cela que nous ne sommes pas audibles ». Les dépassements d’honoraires ? « Un vrai problème ». Frédéric Dubois plaide pour une contractualisation rénovée entre médecins libéraux et cliniques privées, avec un statut hybride mixant paiement à l’acte et salariat. Mais le dialogue n’est guère constructif en raison de « luttes d’influence ». « Il faudrait que l’hospitalisation privée parle d’une seule voix. Les médecins également, or ils sont atomisés entre la CSMF, Le BLOC, etc. et sur la défensive, laminés par les pouvoirs publics depuis 15 ans par rapport à leur rémunération à l’acte ».
Frédéric Dubois pense détenir la solution aux maux de l’hospitalisation privée : la réintégration des honoraires médicaux au sein des tarifs finançant les séjours hospitaliers. « C’est nous qui régulerions les honoraires des médecins », se prend-il à rêver. La FHP a déjà demandé à être signataire de la convention médicale, les syndicats médicaux s’y refusent. Frédéric Dubois sait sa solution iconoclaste, mais il en va à ses yeux de l’avenir du secteur. « La seule priorité des pouvoirs publics en 2012, dit-il, sera de résorber le déficit public. Quelques centaines de millions d’euros seulement sont en jeu pour faire évoluer nos tarifs. Si nous ne sommes pas entendus, il existe un risque de casser le jouet ».
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