La radiologie interventionnelle, qu’elle soit pratiquée à visée diagnostique ou thérapeutique, s’est substituée à beaucoup d’actes de chirurgie conventionnelle. La ponction percutanée d’organes et de vaisseaux sous le guidage de l’imagerie pour prélever des tissus ou délivrer localement des traitements avec une précision extrême réduit les risques pour le patient et simplifie largement les suites après le geste. De ce fait, ces actes peuvent très souvent être pratiqués lors d’hospitalisations ambulatoires.
Conditions d’installation
Il est indispensable de bénéficier de niveaux d’environnements techniques requis pour la réalisation d’actes interventionnels. Le radiologue doit avoir à disposition des plateaux techniques dédiés à la radiologie interventionnelle comportant échographes, scanners, salles d’angiographie numérisées et parfois IRM. Il doit également être possible d’accéder au niveau d’asepsie requis pour chaque acte, allant de la douche bétadinée, du pré-champ à l’utilisation de salles à environnement stérile et donc dans certains cas d’une unité d’hospitalisation où le patient puisse bénéficier de ces soins.
Lors d’une hospitalisation ambulatoire, l’accès à l’analgésie ou l’anesthésie locale ou générale est indispensable et toujours possible et doit être programmée en collaboration avec les anesthésistes.
Organisation pré-thérapeutique
La radiologie interventionnelle en ambulatoire nécessite une organisation pré-thérapeutique robuste, essentielle à la sélection des patients pour ce type d’hospitalisation. Cette organisation est mise en place lors de la consultation préthérapeutique de radiologie interventionnelle faite par le radiologue interventionnel.
Les solutions de recours, avec accès aux soins intensifs ou à l’hospitalisation complète, en cas de survenue de complications doivent être toujours possibles et organisées en amont selon des critères stricts et des protocoles validés par tous les intervenants. Les spécificités liées aux actes de radiologie interventionnelle sont essentiellement le risque hémorragique – quasi nul pour la pose d’un cathéter et très élevé pour une ponction rénale par exemple – et le risque de complications viscérales sur les organes cibles. Mais il existe aussi des risques liés aux comorbidités des patients (grade ASA), de plus en plus âgés et complexes. Ces éléments interviennent dans la sélection et la prise en charge des patients en ambulatoire, en plus des critères sociaux habituels (compréhension suffisante de ce qui est proposé, aptitude à observer les prescriptions, disponibilité d’une personne accompagnante, accès au téléphone, éloignement géographique de plus d’une heure).
Des entraves économiques
Même si les enjeux médico-économiques pour un développement de l’activité ambulatoire sont forts, les entraves économiques actuelles subies par les établissements de soins (inadaptation des cotations des actes CCAM de radiologie interventionnelle et des groupes homogènes de séjours GHS, surcoûts liés au matériel dédié, défauts de nomenclature) sont les réels facteurs limitant le développement de cette activité en ambulatoire.
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