LE LOYER à verser à Eiffage, 42 millions d’euros par an, est source de stress. « L’hôpital peut dégager 10 millions. Xavier Bertrand nous a promis 20 millions d’aides par an. Où trouver les millions manquants ? En mettant les infirmières sur le trottoir ? », s’inquiète ce praticien. « La conséquence du PPP, renchérit le Dr Alexis Mosca, pédiatre, c’est qu’on ne peut pas embaucher, alors qu’on manque d’infirmières ». Pour les uns, le PPP conduira à des lourdeurs : « On ne pourra plus planter un clou sans l’accord d’Eiffage ». D’autres redoutent un assèchement des investissements : « On devait renouveler les moteurs en orthopédie, or on doit garder les vieux », déplore le Dr Henri Lelièvre, chirurgien. Le pire, pour le Dr Mosca, serait le tri des activités rentables : « L’ouverture d’un pôle pour adolescents répond à un vrai besoin, mais une anorexique qu’on va garder six mois avec une sonde ne rapportera pas en T2A ».
Surdimensionné.
Le directeur de l’établissement reconnaît que l’activité du CHSF est un très gros enjeu. Sa priorité : reprendre la main en chirurgie, et développer l’activité de « +10 % entre juin 2012 et juin 2013 ». Les hôpitaux voisins de Melun et de Fontainebleau y laisseront-ils des plumes ? « C’est bien possible, répond Jean-Patrick Lajonchère, mais l’enjeu pour le CHSF est de ne plus être sous perfusion ». Son prédécesseur, Alain Verret, a jeté l’éponge en septembre, considérant que les dés étaient pipés. Jean-Patrick Lajonchère assure l’intérim le temps du déménagement. Des pistes se dessinent avec l’aide du cabinet Capgemini pour récupérer du cash. « À ce jour, l’hôpital est surdimensionné », observe Jean-Patrick Lajonchère. La sous-location de 200 lits inoccupés à d’autres hôpitaux est envisagée. Parallèlement, l’établissement tente de renégocier à la baisse son loyer. Une redéfinition du périmètre du PPP paraît plus probable que la résiliation du bail, une solution trop coûteuse pour l’État.
Le secret qui entoure ces discussions à fort enjeu, associé au silence de la classe politique, agace les médecins du CHSF. « Il fallait ouvrir l’hôpital pour faire plaisir à Nicolas Sarkozy, fustige ce praticien. Xavier Bertrand a signé le PPP, il est responsable de la situation. L’un et l’autre ne souhaitent surtout pas de vague autour du CHSF avant les élections. On se sent abandonné ». François Hollande, en meeting hier à Évry, a visité le plateau de Saclay. Pas le CHSF. « Manuel Valls [le maire d’Évry] est monté au créneau en septembre pour demander la sortie du PPP. Aujourd’hui, il est directeur de campagne, et il ne dit plus rien », déplore un autre PH.
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