ORGANISÉE par la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), la « Journée du Praticien » a réuni à Paris 150 praticiens hospitaliers (PH) venus débattre des conditions d’exercice, du statut de PH, des difficultés du quotidien. Le « pacte de confiance » souhaité par la ministre de la Santé Marisol Touraine pour restaurer le dialogue social à l’hôpital a été au cœur des débats. L’enthousiasme pour le projet ministériel reste mesuré. « Marisol Touraine a corrigé la volonté de notre précédent président de la République de transformer l’hôpital en entreprise et le directeur en patron, a concédé le Dr Jean-Claude Pénochet, président de la CPH. Mais la loi Bachelot va-t-elle être vraiment révisée ? L’autonomie financière laissée aux établissements revue ? Il en est finalement peu question dans ce pacte ».
Le psychiatre montpelliérain a insisté sur les lacunes juridiques qui plombent le dialogue social et paralysent l’action syndicale. « Organiser le dialogue au sein de ce pacte signifie en premier lieu établir une bonne fois pour toutes les règles de représentativité », a-t-il expliqué, en référence au décret attendu sur la question.
L’hôpital public manque de médecins ? L’attractivité des carrières est mise à mal ? « Bien sûr, le pacte de confiance et la mission Coutyvont tout résoudre », a ironisé le Dr Anne Gervais (hôpital Bichat à Paris). La mission Couty doit aborder trois aspects : la place du service public hospitalier dans l’environnement sanitaire et social, le dialogue social à l’hôpital et le fonctionnement des établissements. Mais selon la gastroentérologue, aucune confiance ne peut être restaurée tant que le paiement à la performance sera maintenu à l’hôpital. « Cela crée de la rancune entre les PH, par exemple entre un diabétologue et un anesthésiste, le travail du dernier étant bien plus quantifiable – et donc rémunérable – que celui du premier », a-t-elle avancé.
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