42 entreprises et personnes physiques regroupées dans le « cercle des mécènes », environ 1,4 million d’euros de dons (et promesses) collectés, un premier projet d’envergure - le déploiement d’une biobanque - financé intégralement, prévu fin 2016 : le fonds de dotation (baptisé Nominoë) ouvert par le CHU de la capitale bretonne en juillet 2014 illustre ce nouveau créneau porteur pour les établissements en quête de recettes. Les entreprises mécènes bénéficient dans ce cadre de déductions fiscales.
« Même si le CHU de Rennes est un établissement financièrement à l’équilibre, avec une véritable capacité d’autofinancement, il a besoin de nouvelles sources de financement pour investir dans des équipements de pointe ou services non financés par l’assurance-maladie », explique André Fritz, directeur général du CHU et président du fonds Nominoë.
Indépendante, cette structure dotée de statuts propres a identifié plusieurs projets innovants, qui doivent être « concrets et visibles », précise son président : construction d’une biobanque pour développer la médecine personnalisée donc, acquisition d’une machine hybride associant la technique de médecine nucléaire et l’IRM (TEP-IRM), télémédecine, développement de nouvelles approches thérapeutiques ou encore construction de maisons des familles. « Les progrès sont tels que si l’on veut que le CHU fasse profiter à ses patients des avancées de la recherche, nous devons trouver des sources nouvelles de financement, souligne Marie Louis, déléguée générale du fonds. Un établissement de santé est financé à hauteur de sa production de soins. Le CHU était trop à l’étroit pour financer de tels équipements de pointe. »
Comité scientifique de haut niveau
Régi par la loi de modernisation de l’économie d’août 2008, le fonds de dotation a donc eu la préférence du CHU de Rennes. Les fondations hospitalières, qui peuvent recevoir de l’argent public (contrairement aux fonds de dotation qui collectent des fonds d’origine privée), constituent une autre possibilité.
Le conseil d’administration du fonds Nominoë, composé de neuf personnes (dont deux chefs de service), assure le bon fonctionnement de cet organisme. Il sélectionne les projets à financer, avec l’aide d’un comité scientifique constitué de six professeurs de médecine, dont le Pr Karim Boudjema, chef du service de chirurgie hépatobiliaire et digestive qui en assure la présidence. « Il y a ainsi une parfaite cohérence entre les projets soutenus et les missions du CHU, les projets identifiés figurant dans le plan de l’établissement », fait valoir Marie Louis.
La dynamique fonctionne bien si l’on en juge au nombre de mécènes engagés. Elle permet surtout de faire tomber des barrières entre le monde de l’entreprise et le secteur public de santé. « Nous avons pris le temps d’expliquer aux entrepreneurs bretons ce qu’est le CHU car son activité et son fonctionnement sont plutôt méconnus, explique Marie Louis. Mais, le thème de la santé est un sujet qui rassemble. »
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