DE NOTRE CORRESPONDANT
Les 18 000 médecins spécialistes des hôpitaux de la Sécurité sociale de la région de Madrid, sont perplexes. Depuis mars, ils doivent travailler 37 heures 30 par semaine au lieu de 35. Comme ces praticiens ne peuvent pas tous réaliser ce travail supplémentaire, ces 2 heures 30 hebdomadaires sont décomptées de la partie complémentaire de la rémunération, qui couvre les gardes ou, pour les professionnels âgés de plus de 55 ans, les prolongements de la journée, 3 après-midi par mois.
La situation agace les médecins madrilènes. Le Dr Patricio Martinez Jimenez, neuro-psychiâtre et secrétaire général de la Confederación Estatal de Sindicatos Médicos (CESM), ne mâche pas ses mots : « Les rémunérations des médecins ont baissé de plus de 25 % depuis 2010, à cause d’une succession de mesures, en apparence ponctuelles, de ce type. Et ce n’est pas fini puisqu’on nous a annoncé une réduction des payes supplémentaires versées en juin et en décembre. »
Radiologue exerçant depuis 20 ans dans l’Hôpital de Mostoles, dans une banlieue très peuplée à 20 km au sud de Madrid, Carmen Temprano refuse de se résigner : « Moi, je ne fais pas de gardes ; en effet, après l’âge de 55 ans, on peut choisir de travailler l’après-midi, 3 jours par mois pendant 4 heures qui sont payées sous la forme d’un complément dans la feuille de paye. Mais c’est sur ce supplément qu’ils m’ont réduit mon salaire en avril ». « En réalité, ils ne veulent pas que nous travaillions plus, poursuit le Dr Temprano, car cela provoquerait plus d’examens, d’analyses et donc des dépenses additionnelles ; or l’objectif unique est justement de réduire les dépenses, en s’attaquant à ce qu’ils croient pouvoir encore réduire, c’est-à-dire les compléments du salaire ».
Jusqu’à 200 euros de salaire en moins.
« Nous ne sommes pas opposés, dans la période de crise actuelle, à l’idée de travailler plus par semaine, si cela signifie améliorer le service, affirme pour sa part le Dr Agustin Reoyo, membre du Bureau exécutif du syndicat CCOO-Santé de Madrid. Mais nous avons l’impression que l’administration veut uniquement réduire les dépenses et nos salaires. Ces 2h30 de travail supplémentaire nous ont été imposées sans négociations. » L’augmentation supposée de l’horaire ne serait qu’un prétexte ?
Pour Carmen Temprano, cela ne fait aucun doute. « Les 2h30 supplémentaires non réalisées par semaine, quand elles sont reportées sur les gardes pendant lesquelles le médecin est présent à l’hôpital, représentent un total de 10 heures par mois, soit presque 200 euros qui sont retirés du supplément de salaire », affirme le radiologue.
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