LE PROCÉDÉ récemment breveté pourrait inonder rapidement le monde hospitalier. Une solution innovante de triage et de stérilisation des instruments chirurgicaux a été mise au point par le CHU de Toulouse. La genèse de ce projet remonte à 2007. Jean-Jacques Romatet, alors directeur du CHU, sollicite la PME Le Jardin de Saint Julien. Il lui demande de concevoir un outil capable de trier les outils chirurgicaux automatiquement et sans risque d’erreur afin de se mettre en phase avec les normes pharmaceutiques attendues en 2010. Une première machine est brevetée par le CHU et Le Jardin de Saint Julien. « Elle n’était pas tout à fait conforme à nos attentes en terme de cadences de production, c’est pourquoi nous avons fait appel à Toulouse Tech Transfert, la société d’accélération de transfert de technologie (SATT) de Midi-Pyrénées pour améliorer ce prototype », explique Marc Drezen, responsable de l’unité de stérilisation centrale du CHU de Toulouse.
2 000 instruments par jour.
Après un investissement supplémentaire de 80 000 euros dans le projet par la SATT, la machine répond désormais aux attentes de l’hôpital. Les spécialistes la décrivent comme le premier outil qui permet d’industrialiser les tâches effectuées sur le dispositif médical restérilisable. « D’un coût de 120 000 euros, cette machine permet de faire gagner trois postes de travail et garantit un retour sur investissement inférieur à deux ans », indique Marc Drezen. Au CHU de Toulouse, elle ne fonctionne encore qu’en phase de test et gère actuellement 500 instruments par jour. Dès l’année prochaine, la cadence atteindra 2 000 instruments par jour en phase de production. Cette technologie présente un autre atout : une caméra détecte la présence d’éventuelles matières organiques sur les instruments et les met automatiquement en défaut. Ceci garantit une technologie proche du risque zéro en matière d’infections.
Pour le CHU, la prochaine étape est la commercialisation de cet appareil baptisé LDT (lecteur, encodeur, trieur) susceptible d’intéresser toutes les structures de stérilisation publiques et privées.
À ce jour, le CHU de Toulouse fait office de vitrine et la technologie a été la vedette des journées nationales d’études sur la stérilisation organisées à Marseille en avril dernier. « Nous avons déjà 4 commandes pour d’autres hôpitaux en France et une importante société de stérilisation privée », souffle Jean-Albert Després, directeur de la PME Le Jardin de Saint Julien.
Investissement en santé : malgré l’urgence, pourquoi ça coince encore
Suicides de soignants à l’hôpital : Vautrin, Borne et Neuder visés par une plainte, ainsi que l’AP-HP
Opacité tarifaire, pratiques commerciales trompeuses… Les cliniques rappelées à l’ordre par Bercy
Vers un moratoire sur les fermetures des maternités ? Les obstétriciens du Syngof disent non