DE NOTRE CORRESPONDANTE
CE SERA « ma marque personnelle », avait indiqué Daniel Moinard, directeur général des Hospices Civils de Lyon (HCL) au « Quotidien » lors d’un entretien en juillet dernier. Fort de ses expériences de gestion de crise au sein des CHU de Nantes, Caen et Montpellier, mais également de ses six années de direction du CHU de Toulouse, l’homme plaide inlassablement pour une plus grande « gestion de proximité ».
Un pôle, rappelle-t-il, « cela représente 80 millions d’euros, c’est donc plus gros qu’une PME ». D’où la nomination à Lyon de directeurs référents, opérationnels dès ce mois de septembre, et qui seront chargés à la fois de co-piloter les pôles et de permettre à leurs chefs actuels « de continuer à faire de la médecine ». Si, de leurs côtés, certains de ces chefs déplorent d’avoir à « gérer de la pénurie », Daniel Moinard s’en étonne, rappelant que « dès lors qu’un pôle gère bien sa ressource, il obtient un intéressement collectif ». Il reconnaît toutefois que pour retrouver l’équilibre financier, le CHU lyonnais a du grain à moudre. Au 1er juillet, l’état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) prévoyait encore un déficit principal de 45 millions d’euros (contre 54 millions en 2010) et un déficit consolidé, après apport des produits de la politique de valorisation immobilière, de 5 millions d’euros. Certes, le CHU est « en avance » sur son plan de redressement, mais il endure la réduction des tarifs et des dotations forfaitaires, décrétée par les pouvoirs publics. Pour compenser ce phénomène, un plan d’économies de 22 millions d’euros sur le processus de gestion et de 14 millions d’euros sur le personnel a donc été engagé.
Prestations soignées.
Si les 145 chantiers inscrits dans le projet d’établissement (baptisé « CAP 2013 ») vont s’intensifier, « priorité est donnée au développement de la chirurgie et de la médecine ambulatoire », précise le directeur des HCL qui annonce l’ouverture ce mois-ci d’une « clinique de médecine ambulatoire » à l’Hôpital Edouard Herriot (HEH). Cet établissement, siège de restructurations importantes depuis 2010, fera d’ailleurs l’objet d’un nouveau plan de modernisation qui sera entériné d’ici à la fin de cette année. Quant à la chirurgie ambulatoire, déjà passée de 12,7 % de l’activité totale en 2009 à 19 % en 2010, elle doit encore monter en puissance au sein du CHU.
Enfin, les HCL entendent soigner leurs prestations pour attirer les clients. Depuis que les hôpitaux sont soumis à une tarification à l’activité (T2A), « il faut produire en dégageant un coût de production inférieur au tarif », justifie Daniel Moinard qui, en juillet dernier, tenait à rappeler que « client » n’était pas un « gros mot » ! Le CHU innove d’ailleurs dans la création d’une lettre d’information destinée aux pourvoyeurs de « clients » – les médecins libéraux – et même d’un numéro d’appel téléphonique qui leur est dédié. Daniel Moinard croit savoir que l’hôpital public regagnerait actuellement des parts de marché sur les cliniques privées, grâce au secteur I. Ce serait donc le moment où jamais de surfer sur cette nouvelle vague. Car « ce que l’hôpital possède encore de merveilleux », résumait-il en juillet, « c’est que lorsque vous y entrez, on ne vous demande pas votre carte de crédit »…
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