FACE AUX MÉDECINS et aux étudiants, réunis à faculté de médecine Paris Descartes, Claude Evin, patron de l’ARS francilienne, n’a pas voulu tout repeindre en rose. « Le cloisonnement des politiques publiques de santé et de leurs financements reste encore aujourd’hui une source d’inégalité sociale qui doit tous nous mobiliser », a-t-il convenu. Estimant que les verrous restent nombreux, Claude Evin affiche du moins sa satisfaction d’avoir fait bouger les lignes sur la démocratie sanitaire « dont tous les professionnels de santé doivent devenir des acteurs ». Il a revendiqué l’organisation de 43 conférences régionales de la santé et de l’autonomie, 52 conférences de territoire, des forums sur la santé mentale et la santé citoyenne ainsi que des états généraux du VIH l’an dernier. « Le changement est en marche », résume Claude Evin.
L’ARS garde aussi un œil sur le droit des patients. Elle a traité...1 487 réclamations en 2011 et vient d’analyser 350 rapports de commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC) dont l’ARS promet de tirer très vite des conclusions.
Hospitalisation évitables.
Claude Evin met également en avant les efforts déployés en matière de veille sanitaire à travers le dispositif d’alerte créé l’an dernier qui semble fonctionner. Parmi les 4 400 signalements directement recueillis par l’ARS à partir du 0825 811 411, 67 % concernaient des maladies infectieuses, 8 % des infections nosocomiales et 11 % des effets indésirables.
Autre motif de satisfaction : la conclusion l’an dernier de 30 contrats locaux de santé visant à répondre plus équitablement aux besoins des Franciliens. Claude Evin espère en signer le double cette année. « Un Francilien sur quatre a plus de 60 ans et il m’apparaît prioritaire de renforcer le parcours de santé des personnes âgées qui expriment la volonté de rester le plus longtemps possible à domicile et pour lesquels une hospitalisation sur deux aurait pu être évitée en Ile-de-France ces dernières années. »
Claude Evin évoque enfin la face plus délicate du bilan régional. Si la démocratie sanitaire s’installe, la crise financière aussi... Saluant « les efforts réalisés pour contenir la situation économique de l’AP-HP dont le déficit de 90 millions d’euros ne se creuse plus », il déplore que...54 établissements franciliens affichent désormais des bilans négatifs.
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