DÉMISSION du chef des urgences de St-Louis (Paris) et de douze urgentistes à Thonon-les-bains (Haute-Savoie), l’historique Hôtel-Dieu sur la sellette… Inquiète de la montée des tensions, l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), monte au créneau et demande un « moratoire à l’échelle nationale » sur toutes les restructurations hospitalières et fermetures des services d’urgences.
« Les urgences de Bressuire, Parthenay, Juvisy et Longjumeau sont menacées, égrène le Dr Patrick Pelloux, président de l’AMUF. En France, il ne reste plus que 650 services d’urgences. Aller en deçà de ce seuil, c’est prendre le risque de mettre la population en danger ».
L’AMUF est surtout mobilisée sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu, vaisseau amiral de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). La semaine dernière, la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP a voté la fermeture progressive des urgences de l’établissement, entérinant en creux le projet de la direction de transformer l’Hôtel-Dieu en maison pluridisciplinaire de soins primaires de proximité, ouverte uniquement en journée. Les urgentistes sont vent debout contre cette décision, qu’ils estiment dangereuse « pour la stabilité de l’ensemble des urgences parisiennes ».
Emblématique Hôtel-Dieu.
Une manifestation sera organisée par la CGT-Santé le 28 novembre et une assemblée générale de l’AMUF est prévue le 5 décembre pour sauver les urgences de l’Hôtel-Dieu. « C’est une aberration de croire qu’on va pouvoir rediriger nos patients vers les autres hôpitaux, explique le Dr Delphine Cantin, urgentiste à l’Hôtel-Dieu. Cochin est incapable d’absorber le surplus et à Lariboisière, il y a parfois huit heures d’attente ! » Quant aux médecins de la CME, « la seule chose qui les intéresse, c’est de maintenir le privé à l’hôpital », lâche le Dr Christophe Prudhomme, urgentiste en Seine-Saint-Denis (93) et militant CGT.
Dans ce contexte tendu, l’AMUF regrette le manque de dynamisme du gouvernement sur la question de l’accès aux soins d’urgences. « Il y a de la part de la ministre de l’écoute et de la bienveillance à notre égard, mais ça ne va pas plus loin », indique le Dr Pelloux. L’AMUF souhaite, pêle-mêle, que l’accent soit mis sur l’hôpital. Le syndicat réclame aussi plus de « maisons de naissance » de proximité et rêve d’une dissolution des agences régionales de santé (ARS) et de la fin du paiement à l’acte. Quid de la volonté de François Hollande de ramener les urgences à moins de trente minutes de tous les Français ? « C’est facile de faire croire qu’on travaille à quelque chose qui existe déjà », maugrée le Dr Pelloux.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne