LES HÔPITAUX de Saint-Maurice (556 lits) sont issus du regroupement, en 2011, de l’établissement public de santé Esquirol, spécialisé en psychiatrie, et de l’hôpital national de Saint-Maurice, spécialisé en soins de suite et réadaptation. Les syndicats y sont très bien implantés, et le climat social n’y est pas des plus sereins. Le passage aux 35 heures en 2002 avait donné lieu à un gros conflit. En 2005, le chef de cabinet de Philippe Douste Blazy s’était rendu sur place après les accusations de maltraitance prononcées par SUD, et réfutées par le directeur de l’établissement. C’est ce même directeur, Alain Fréchou, qui provoque aujourd’hui la colère de SUD et de la CGT.
Au cœur du litige, l’attribution de la prime annuelle de service aux agents de l’établissement (hors médecins). Une première enveloppe a déjà attribué. Reste à répartir le reliquat (10 % de la prime), soit un peu plus de 300 000 euros. Deux mille agents sont concernés. Mais avec les règles retenues par la direction, seuls 968 agents toucheront ce complément de prime. La direction a décidé de rétribuer les agents « les plus méritants », et invoque la circulaire du 24 mai 1967.
Plus que la forme, c’est le fond de l’affaire qui déclenche la colère des syndicats. Explication de Nelly Derabours, de SUD santé : « À notre connaissance, c’est une première dans la fonction publique hospitalière. Le directeur a voulu introduire plusieurs critères au mérite : la disponibilité, les compétences exercées et nouvellement acquises, les contributions particulières au service public... Les négociations n’ayant pas abouti, la direction propose [pour 2011, et de façon transitoire, NDLR] d’asseoir le reliquat de prime sur les seuls critères d’assiduité et de disponibilité. En clair, l’agent qui aura eu un seul jour d’arrêt maladie en 2011 perdra les 150 euros qu’il était censé toucher. Inadmissible! ».
La direction des hôpitaux Saint-Maurice précise que d’autres établissements appliquent la prime au mérite, et que certaines absences ne seront pas sanctionnées - par exemple les congés maternité. L’absentéisme à Saint-Maurice est plus élevé que la moyenne nationale. Alain Fréchou, le directeur, préside la Conférence des directeurs de centre hospitalier. C’est face à plusieurs élus locaux, conviés par les syndicats, qu’il a prononcé ses vœux au personnel lundi. À l’issue de la réunion, Christian Cambon, le sénateur-maire (UMP) de Saint-Maurice, a écrit à Claude Évin, le patron de l’ARS, pour lui demander quelle interprétation faire de la circulaire invoquée par le directeur. Nouvelle AG du personnel le 31 janvier. D’ici là, le préavis de grève illimité est maintenu.
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