L’aéronautique et l’industrie nucléaire ont une longue expérience de la gestion des risques a priori. L’hôpital, lui, est habitué à gérer le risque a posteriori, après la survenue d’un accident. La gestion des risques a priori, née d’une obligation posée par la HAS, est récente. Chaque établissement chemine à son rythme.
L’assureur SHAM a mis au point une approche par processus, baptisée « Cartorisk », qui passe au crible le management, le soin et le support. L’objectif : identifier les vulnérabilités, anticiper les effets et les causes des risques, repérer les actions de contrôle... sans pour autant reconstruire l’hôpital tout entier! Un mot-clé, l’organisation. L’établissement préserve ainsi son image et minimise les risques, les plaintes, et donc... les coûts supportés par l’assureur.
Cette gestion non punitive des erreurs séduit. Une cinquantaine d’hôpitaux ont établi une cartographie de certains risques (au bloc, en psychiatrie, à la gestion des transports ou des déchets...) avec l’aide de SHAM. Le CHU de Brest est le seul à avoir étendu l’analyse à tous ses étages, ce qui en fait un site pilote (SHAM a baissé de 5 % sa prime d’assurance pour la démarche entreprise). La gestion des ressources humaines n’échappe pas à l’étude : pour que le CHU tourne, il faut que le personnel soit affecté au bon endroit et au bon moment.
Au total, le CHU de Brest a passé en revue 41 processus, et identifié 1 300 risques. Chaque risque est évalué selon sa fréquence et sa gravité, depuis la tache sur un vêtement à la mort du patient. Ce sont les professionnels de santé eux-mêmes qui réalisent la cartographie. Les réclamations de patients (le CHU de Brest en reçoit 150 par an) constituent une base de travail non exhaustive, au même titre que le signalement des événements indésirables par les professionnels.
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