DE NOTRE CORRESPONDANTE
LA HAUTE AUTORITÉ de santé (HAS) et l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) travaillent main dans la main depuis près d’un an pour renforcer la chirurgie ambulatoire dans les hôpitaux publics et privés. Professionnels de santé, gestionnaires d’établissements et ARS disposent désormais d’une série de guides et d’outils pratiques pour développer ce mode exercice encouragé par les pouvoirs publics. En s’appuyant sur l’expérience de 15 établissements ultra-performants parmi lesquels le centre de la main à Angers, la clinique du Parc à Saint-Étienne, ou bien encore le CHR Metz-Thionville, la HAS et l’ANAP préconisent d’abord un autodiagnostic. « Pour se lancer, il ne suffit pas de le faire savoir, mais le faire partager », explique Jean-Patrick Sales, directeur de l’évaluation médicale économique et de santé publique de la HAS. Les initiatives isolées de chirurgiens et d’anesthésistes paraissent bien révolues. Les structures s’impliquent désormais directement dans le développement de ce mode de prise en charge qui ne concerne encore que 37 % des actes de chirurgie. Initialement réservé aux opérations de la cataracte, des végétations et des amygdales, aux arthroscopies du genou ou bien encore à la chirurgie des varices, l’ambulatoire concerne à présent des actes beaucoup plus lourds. « Des équipes ultraspécialisées et parfaitement organisées proposent déjà un retour à domicile le soir même après une prothèse totale de hanche à Bayonne ou une colectomie à Lyon », souligne Jean-Pierre Triboulet, président de l’association française de chirurgie ambulatoire (AFCA) venu saluer ces travaux. Mais, ces aménagements imposent une parfaite gestion des flux avec des circuits courts où les lits ambulatoires sont accolés souvent aux blocs opératoires. « Ceux qui réussissent ne s’autorisent aucun gaspillage, observe Gilles Bontemps, directeur associé de l’ANAP. Les patients ne sont pas tous convoqués à la même heure et les transferts et brancardages se résument à ce qui est strictement nécessaire ».
Raccourcir les circuits et optimiser les flux.
Aujourd’hui, toutes les structures ne peuvent pas se lancer dans ce challenge. Jean-Patrick Sales fait un portrait-robot des établissements éligibles. « L’ambulatoire ne peut pas concerner les établissements qui s’interrogent sur la poursuite de leur activité chirurgicale, explique-t-il. Le projet doit répondre à un besoin et les équipes ne peuvent l’envisager sans s’intéresser aux flux, en identifiant bien les difficultés entre les interventions programmées, les urgences et l’organisation de l’anesthésie. Mais ces réflexions ne font pas l’économie d’une étude précise de la concurrence et d’une éventuelle évolution du profil de la structure ». Un diagnostic incontournable avant de se lancer. En suivant pas à pas les recommandations proposées par la HAS et l’ANAP, les professionnels vont pouvoir tester le niveau de maturité de leur projet et les régulateurs disposeront d’informations précises pour les aiguiller.
Ces guides disponibles sur le site de la HAS doivent donner un coup de pouce à l’élan attendu dans chaque région même si l’écart se resserre entre la région PACA, en pointe dans le développement de ces prises en charge et la Franche-Comté, en queue de peloton.
Il y a tout juste un an, Marisol Touraine affichait son ambition de dépasser 50 % d’activité de chirurgie ambulatoire à horizon 2016.
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