• L’hôpital organisateur des soins de proximité
La FHF se propose de résoudre directement le problème des déserts médicaux. « Puisque le système n’est pas régulé par les pouvoirs publics, essayons de laisser l’hôpital remplir cette mission », déclare Gérard Vincent, son délégué général. En cas de médecine libérale « défaillante », la FHF propose que l’hôpital soit autorisé à organiser les soins ambulatoires hors de ses murs, afin de ne pas engorger inutilement ses urgences. À chaque territoire sa solution, suggère Frédéric Valletoux, président de la FHF, et maire UMP de Fontainebleau. Ici, l’hôpital se verrait « prendre en charge des cabinets désertés après le départ à la retraite de médecins libéraux ». Là, il pourrait « investir des maisons de santé fermant à 18 heures ». Ailleurs, imagine l’élu, pourquoi ne pas envisager « une prise en charge à 100 % des maisons de santé ». À la clé, le recrutement de médecins vacataires, et le transfert d’une partie de l’enveloppe de la médecine de ville vers l’hôpital. Commentaire agacé de Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO (le syndicat des cliniques privées de médecine, chirurgie, obstétrique) : « C’est de la provocation. Avant de vouloir rendre service à la population, que l’hôpital commence par s’organiser lui-même, plutôt que de faire appel à des mercenaires pour boucler ses tours de garde ».
• Des cliniques sous contrat...avec l’hôpital voisin
C’est une autre idée polémique que la FHF verse au débat. La Fédération hospitalière propose que chaque clinique privée ait l’obligation de passer un contrat avec l’hôpital d’à côté, « afin de garantir la pérennité des missions de service public » qui lui ont été confiées. Plus question, expose la FHF, que des hôpitaux se trouvent contraints d’accepter dans l’urgence des patients après la fermeture soudaine de telle ou telle clinique. Juge et partie, l’hôpital public ? « C’est à l’ARS [Agence régionale de santé] de décider du principe » d’une telle mesure, concède Gérard Vincent, délégué général de la FHF. Mais le suivi opérationnel ne peut être confié qu’à l’hôpital, enchaîne-t-il, car « les ARS ne savent pas faire ». Nouvelle réaction outrée de Lamine Gharbi, de la FHP-MCO : « Les hôpitaux publics n’ont pas de comptes certifiés, à la différence des cliniques privées, et ils se permettent de donner des leçons. Que l’ARS joue son rôle, et que l’hôpital fasse bien son travail ».
• Des dépassements d’honoraires encadrés en ville comme à l’hôpital
La FHF propose de rétablir l’égalité financière dans l’accès aux soins. Selon la plateforme : « Les médecins qui décident de s’installer en zone excédentaire ne pourront bénéficier, au mieux, que d’un conventionnement en secteur I. Les dépassements d’honoraires sont plafonnés, y compris pour le secteur privé à l’hôpital ». Où placer le curseur ? La FHF, à ce stade, se garde d’établir une fourchette de dépassement acceptable. « L’important, c’est de faire passer le principe », précise Gérard Vincent, délégué général de la FHF.
• Un intéressement individuel pour le personnel hospitalier
C’est un rêve que caresse la FHF depuis plusieurs années : devenir un établissement employeur en tant que tel. Elle propose le principe d’un accord-cadre national, décliné localement, dans le but d’assouplir la gestion des ressources humaines. Principales idées : le développement des contrats au sein de la fonction publique hospitalière, et l’introduction, pour les médecins comme pour les paramédicaux, d’un intéressement par objectifs et par résultats. « Cet intéressement individuel pourrait représenter jusqu’à 10 % des revenus de chaque agent et de chaque médecin », envisage Gérard Vincent. FO-santé s’y oppose farouchement : « Aucune autre voie que le statut ne saurait s’envisager », met en garde la fédération de salariés.
• Une tarification à l’activité profondément remaniée
La FHF ne se contente pas de demander la fin de la convergence tarifaire entre hôpitaux et cliniques. Elle demande à présent de sortir les maladies chroniques et les patients précaires de la tarification à l’activité. « Il faut conforter le financement des missions de service public qui nous paraît mal assuré », expose Frédéric Valletoux, président de la FHF. Selon la logique de la Fédération, seules les cliniques « répondant aux exigences du service public » doivent être financées par l’assurance-maladie. C’est-à-dire celles qui ne sélectionnent pas leurs patients, qui ne prennent pas de dépassements, et qui participent à la permanence des soins. « Il n’est pas normal que 90 % des ophtalmologues exerçant en clinique sur un territoire donné soient exonérés de permanence de soins », conclut Gérard Vincent.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne