LE QUOTIDIEN - Quel parcours vous a mené jusqu’au CHU de Toulouse ?
JACQUES LÉGLISE - J’ai mené jusqu’ici une carrière essentiellement parisienne. J’ai exercé un peu tous les métiers de l’hôpital, de la DRH à la direction financière en passant par les systèmes d’information. J’ai participé à la création de l’hôpital Robert-Debré puis de l’hôpital Georges-Pompidou avant de rejoindre la direction de la Pitié-Salpêtrière. J’ai eu l’occasion au cours de mes différentes fonctions de gérer des conflits sociaux et de faire face à des situations de déficits importants.
Votre nomination à Toulouse était-elle une bonne nouvelle ?
Sans aucun doute. La situation du CHU de Toulouse est extraordinaire : c’est la quatrième maison de France en termes de budget et de volume d’activité, après l’AP-HP, Lyon et Marseille. Je trouve ici des équipes médicales prestigieuses et un hôpital en pleine restructuration. Nous livrerons cette année un nouveau bâtiment pour les activités de psychiatrie à Purpan et ouvrirons en décembre prochain l’hôpital Pierre-Paul Riquet sur ce même site, puis fin 2014 un nouveau bâtiment pour les urgences. Par ailleurs l’institut universitaire du cancer (IUC) sera livré au deuxième trimestre 2014.
Des mouvements de grèves se succèdent depuis le mois de février dans plusieurs services. Les personnels soignants dénoncent une politique d’austérité menée par la direction à l’heure où l’hôpital fait des bénéfices.
Le CHU affiche de bons résultats car il a une gestion rigoureuse ! Et comme vous le savez, l’heure n’est pas aux dépenses. Nous sommes au contraire dans l’obligation de la rigueur en matière de gestion des fonds. Par ailleurs, on ne mène pas d’opération de restructuration comme celle du CHU sans faire face à des mouvements sociaux.
Mais les soignants dénoncent les conditions de travail actuelles et notamment à la maternité Paule de Viguier où le nombre d’accouchements dépasse les 4 500 par an au lieu des 4 000 prévus à l’origine ?
Non, en réalité, beaucoup de choses sont liées aux changements d’organisation en cours, à la création d’une unité expérimentale de type unité Kangourou, pour les enfants malades à la maternité, qui nécessite de répartir les postes autrement. Cela suscite l’inquiétude des personnels. Mais ce n’est pas la première année que les 4 500 accouchements sont atteints.
L’oncopole est l’autre défi majeur pour le CHU dans les prochains mois. Où en est la construction du projet médical de l’Institut universitaire du cancer (IUC), alors que les praticiens du privé ont claqué la porte en mars ?
Les acteurs du privé tenaient surtout à se positionner dans le débat. Un groupe de travail vient de se réunir. Nous avons deux mois pour bâtir le scénario de coopération. L’IUC sera un institut à vocation régionale qui s’appuiera sur un important réseau de praticiens privés. Les acteurs du privé auront bien évidemment une place dans la gouvernance.
Comment les activités vont-elles se répartir entre le CHU et Claudius Regaud ?
Sous la forme d’un groupement de coopération sanitaire de moyens. Il n’y aura pas de doublons d’équipes, nous voulons mixer les compétences et être dans la collaboration. Un rapport remis par Thierry Philipp doit préciser le projet. Mais aucun salarié ne perdra son travail, il n’y aura aucune suppression de postes et les avantages statutaires comme ceux du CHU ne seront pas remis en question. Les agents connaîtront leur affectation avant l’été. Toutes ces inquiétudes sont normales. Mais le sujet de fond reste pour moi le projet scientifique ambitieux qui sera mis en œuvre.
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