Trois cents hôpitaux étaient déficitaires en 2010, pour un montant total de 220 millions d’euros, selon Dexia Crédit Local. Le déficit hospitalier atteint 470 millions d’euros, soit 0,8 % des produits, si l’on ne prend pas en compte le résultat des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes dépendantes) et des USLD (unités de soins de longue durée).
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a creusé son déficit, qui dépasse la centaine de millions d’euros. Exception faite de l’AP-HP, les CHU ont réussi à réduire leur déficit en 2010 ; a contrario, la situation financière des centres hospitaliers s’est dégradée.
La note de conjoncture de la banque Dexia Crédit Local apporte d’autres précisions : les hôpitaux publics ont maintenu leurs marges mais ils ont levé le pied sur leurs investissements (-5 % par rapport à 2009, en raison de l’essoufflement de la dynamique lancée par Hôpital 2007). La dette cumulée des hôpitaux s’élève à 24 milliards d’euros. L’embellie financière constatée en 2009 ne s’est pas reproduite l’année suivante, en raison, notamment, de l’alourdissement des charges de personnel. « Les hôpitaux ont dû faire face à une décélération des ressources d’assurance-maladie », complète Claire Bouinot, responsable du pôle santé à la direction des études de Dexia.
Raréfaction des prêts bancaires
« À l’échelon individuel, les situations financières restent contrastées : plusieurs établissements continuent de faire face à des déficits cumulés et des impasses de trésorerie », souligne l’établissement bancaire, qui s’attend à de fortes tensions en 2012 en raison notamment de la raréfaction des prêts bancaires.
Dexia Crédit Local, en cours de démantèlement, ne prête plus d’argent aux hôpitaux. « On assume les lignes de crédits mais on ne les renouvelle pas », expose Jean-Luc Guitard, directeur France du groupe. Dexia va monter un nouvel établissement avec la Banque Postale courant 2012. Les hôpitaux en quête de financement peuvent, dans l’intervalle, se tourner vers la caisse des dépôts, qui dispose d’une enveloppe d’urgence de 5 milliards d’euros à partager avec les collectivités locales.
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