La mobilisation des urgentistes du centre hospitalier de Périgueux pour le maintien d’une ligne de garde en nuit profonde prend peu à peu de l’ampleur.
Ce mardi, le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a fait le déplacement jusqu’en Dordogne afin d’apporter son soutien aux 22 médecins urgentistes (sur 25), en grève depuis le 2 mai. Depuis cette date, seuls quatre médecins au lieu de cinq s’occupent des 30 lits des urgences entre minuit et huit heures du matin. À terme, les services des urgences et du SAMU-SMUR sont amenés à fusionner.
Le Dr Pelloux reproche à l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP) ses préconisations, à l’origine de la réorganisation des urgences du centre hospitalier de Périgueux. L’urgentiste plaide pour la dissolution de l’agence.
Autre soutien de taille, celui du SAMU-Urgences de France (SUdF). Le Dr Marc Giroud, président de l’association, juge l’ANAP « irresponsable » et demande une « expertise extérieure s’appuyant sur des professionnels qualifiés ».
Des économies de bouts de chandelle selon le Dr Bernard Cazeau
Épaulés par l’intersyndicale Avenir Hospitalier et Force ouvrière (FO), les grévistes peuvent aussi compter sur l’implication du Dr Bernard Cazeau, médecin et sénateur socialiste. « C’est idiot de faire des économies de bouts de chandelle sur les urgences, spécialement dans notre immense département, estime-t-il. En Dordogne, il n’y a que quatre SMUR alors que notre département est deux fois plus grand que ses voisins, Le Lot et la Charente, qui en possèdent six ». Bernard Cazeau doit rencontrer ce mercredi la ministre de la Santé Marisol Touraine. « Je vais lui expliquer qu’une bonne partie de la population ne peut être traitée en urgences en moins de 30 minutes et qu’il nous faut au moins deux SMUR en plus », explique-t-il au « Quotidien ».
Dans un communiqué, l’ANAP justifie cette réorganisation du service par « l’étude objective » effectuée en amont par une « équipe d’experts […] constituée de médecins urgentistes chevronnés ». Cette décision « n’a été dictée que par le bon sens et la nécessité d’une adaptation qualitative et quantitative de l’organisation hospitalière aux besoins de la population de la Dordogne dans la perspective, notamment, d’une meilleure couverture des territoires les plus éloignés ».
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