Après dix mois de mobilisation, le comité de défense du centre hospitalier du Blanc (Indre) peut enfin souffler. Interpellée la semaine passée lors d’un déplacement à l’hôpital de Loches, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est saisie du dossier et a prolongé le moratoire de l’établissement de deux mois, jusqu’à fin février 2013.
« Pour nous, il y a véritablement un avant et un après l’intervention de la ministre », indique Tatiana Darras, sage-femme au CH du Blanc et secrétaire du comité de défense de l’établissement. « En notre présence et devant la presse, Marisol Touraine a chargé le directeur de l’agence régionale de santé (ARS) du Centre, Jacques Laisné, de travailler avec nous à un nouveau scénario de sauvegarde de l’hôpital. Elle a été claire et ferme », se félicite la sage-femme.
En novembre 2011, l’ARS de la région Centre avait annoncé sans négociation la fermeture totale de la maternité et la transformation de la chirurgie 24 h/24 en chirurgie ambulatoire, dans le cadre de la nouvelle organisation de santé pour 2012-2016. Depuis, l’hôpital est en sursis. En 2010, 370 accouchements ont eu lieu ainsi que 1 430 séjours dans le service de chirurgie.
Un rapprochement avec l’hôpital de Châteauroux
Concernant la maternité, Marisol Touraine a demandé, devant la presse locale, « qu’une étude soit faite par un médecin de Poitiers pour qu’il nous dise dans quelles conditions le maintien [de ce service] est envisageable ». Sur la chirurgie, la ministre a souhaité que « soit étudiée la possibilité d’une coopération entre l’hôpital du Blanc et le centre hospitalier de Châteauroux », préfecture du département.
Une porte de sortie de crise avalisée par le comité de défense du Blanc, « à condition que le petit ne soit pas mangé par le gros ». Selon Tatiana Darras, un groupement de coopération sanitaire (GCS) entre les deux hôpitaux permettrait un meilleur recrutement de chirurgiens et d’anesthésistes, difficile dans cette zone rurale.
La prochaine réunion sur l’avenir de l’hôpital est prévue le 31 octobre entre la direction des deux hôpitaux et les ARS du Centre et de Poitou-Charentes. Le comité de défense y est convié. « En matière de restructuration, nous allons avancer l’idée d’un plus grand développement de la médecine gériatrique et de la rhumatologie, adaptés à notre bassin de population de 80 000 habitants », conclut Tatiana Darras.
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