À l’initiative de trois syndicats de médecins hospitaliers (INPH, Snam-HP et CMH) signataires du Ségur de juillet 2020, une trentaine de manifestants se sont rassemblés ce mardi 4 juillet, à proximité du ministère de la Santé. Les trois organisations appelaient à faire grève le jour même, suite à la rupture des négociations avec la DGOS sur l’attractivité des carrières hospitalières, le 12 mai. En début d’après-midi, une délégation composée de six personnes a été reçue par le cabinet du ministre.
« Les collègues ont pu exposer la totalité des problèmes de tout l’hôpital public, ont fait savoir ensuite les organisations. Des assurances ont été données quant à la volonté du ministre de faire aboutir les négociations entamées depuis le début de l’année. Il manquerait toujours, malgré tout, un feu vert interministériel pour le mandat de négociation et le montant de l’enveloppe financière ».
« Aspect incomplet du Ségur »
À la différence d’Action praticiens hôpital (APH) qui appelait à la grève des soins urgents et non urgents à l'hôpital public hier lundi 3 juillet, cette mobilisation « ne se limite pas à la valorisation des gardes et astreintes et à l’aspect incomplet du Ségur », martèlent les trois syndicats qui égrènent leurs revendications : augmentation des rémunérations, revalorisation de la permanence de soins, reconnaissance de la pénibilité (au-delà des problèmes des gardes et des astreintes) ou encore raccourcissement de la durée des carrières pour « pouvoir atteindre les derniers échelons de la grille salariale ».
Ces trois syndicats exigent enfin des retraites « dignes » pour les hospitalo-universitaires, représentés ce mardi par le Syndicat des hospitalo-universitaires (SHU). Ce dernier alerte sur la désaffection actuelle pour les carrières HU, dans un contexte, où, pour la première depuis les ordonnances Debré de 1958, tous les postes de chefs de clinique des universités-assistants des hôpitaux ne sont pas pourvus. Un phénomène jugé incroyable par le Pr Bertrand Diquet, membre du SHU. « Si la France n’a plus assez d’HU, qui va former les médecins de demain ? » s'interroge-t-il.
« Cette journée a été mémorable et la lutte contre la désertification de l’hôpital et la crise aiguë financière et démographique de la médecine hospitalière nous verront toujours présents », se réjouissent néanmoins les trois syndicats avant de prévenir :
« La rentrée sera très chaude ». Selon eux, dans plus de la moitié des établissements, la grève a été « massivement suivie » avec des taux de grévistes supérieurs à 60 % en général sous la forme d'une déclaration d'une heure de grève aux directions hospitalières. Les secteurs les plus touchés auraient été la psychiatrie, la réanimation, la biologie, la chirurgie, la pédiatrie et la radiologie.
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