DE NOTRE CORRESPONDANTE
L’AGENCE Régionale de santé (ARS) PACA a arrêté et présenté son projet régional de santé (PRS) qui définit les orientations de sa politique pour les 5 ans à venir. Dominique Deroubaix est monté au front sur plusieurs dossiers sensibles, en particulier l’offre de soins de proximité dans une région particulièrement disparate d’un point de vue économique et territorial. « Nous maintiendrons les hôpitaux locaux dans cette région, a-t-il assuré mais nous devons les faire évoluer. Nous allons mettre en place un groupe de travail pour réaliser une analyse au cas par cas. » Cette commission devrait étudier la situation des 24 hôpitaux locaux de la région, pour les faire évoluer vers des pôles de santé de proximité ouverts à la médecine de ville.
Le directeur général de l’ARS PACA a défendu ses choix stratégiques sans forcément convaincre les populations et les professionnels de santé concernés, notamment sur le regroupement de services de réanimation qui constitue l’un des gros points d’achoppement de ce PRS.
D’ici à 2016, le nombre de sites de réanimation dans la région devrait être réduit à 36 - contre 45 en 2011. La logique économique passe mal. « C’est une nécessité, explique Dominique Deroubaix. La démographie médicale indique que nous allons perdre 20 % des médecins anesthésistes-réanimateurs dans les prochaines années. Nous ne voulons pas voir cette activité diminuer mais la voir s’organiser autrement. »
Dans le Var, la réanimation de Draguignan devrait rejoindre Fréjus. Dans les Alpes-Maritimes, l’hôpital de Cannes devrait accueillir à terme les 8 lits de Grasse. Enfin dans les Hautes Alpes, le projet régional de santé prévoit qu’il ne devrait rester qu’un seul site de réa pour Gap et Briançon en 2016. Au grand dam de ceux qui invoquent la sécurité dans ce département très montagneux. « C’est vrai qu’il y a une particularité géographique entre Gap et Briançon, mais il ne faut pas accentuer le trait à l’excès, argumente Dominique Deroubaix. De plus, les transports héliportés marchent très bien dans ce secteur. »
Devant le tollé provoqué par ces mesures, l’ARS a décidé de maintenir l’activité de tous ces établissements encore deux ans pour aménager le changement. Dans les Alpes de Haute Provence, six lits de réanimation seront maintenus à Digne, alors que l’hôpital de Manosque a eu confirmation qu’il ne serait pas doté d’un service de réanimation. Des membres du collectif « pour une réa à Manosque » ont manifesté devant l’ARS et se sont dit très inquiets pour l’accès aux soins dans les territoires alpins.
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