POURTANT financé et validé dans le cadre de la première vague du plan Hôpital 2012, le projet d’agrandissement et de reconstruction de la maternité des Lilas (hôpital privé à but non lucratif, 1 700 accouchements), en Seine-Saint-Denis, serait aujourd’hui remis en cause.
Le premier coup de pioche en octobre prochain devait donner naissance à un ensemble de 5 400 m² pour y réaliser 2500 accouchements par an. Mais un coup d’arrêt de l’ARS (Agence régionale de santé) pourrait compromettre l’avenir même de cette maternité pionnière de l’accouchement sans douleur devenue centre référent pour les IVG, centre de planification et d’orthogénie. « Nous n’admettons pas cette décision violente alors que depuis quatre ans nous avons tout mis en œuvre pour réunir les conditions de cette reconstruction. Il en va de la pérennité de notre établissement qui est aussi un lieu emblématique du respect de la liberté et du choix des femmes », s’indigne le Dr Marie-Laure Brival, chef du service d’obstétrique à la tête du collectif de soutien désormais constitué.
Une pétition lancée au début du mois de juin a déjà recueilli 1 600 signatures et le bras de fer ne fait que commencer, en premier lieu avec le patron de l’ARS francilienne, Claude Evin. Le collectif se tourne aussi vers le député socialiste Claude Bartolone, président du conseil général du 93, pour dénoncer la « privatisation de la santé ». « En Seine-Saint-Denis, 20 % des personnes n’ont plus accès à la santé et les 1 300 IVG que nous réalisons chaque année dérangent », affirme Marie-Laure Brival. Aux côtés de ses confrères gynécologues, les Drs Éric Peterman et Jacques Bouvet qui exercent depuis plus de 30 ans dans cette maternité militante, le Dr Brival promet d’interpeller les syndicats et la classe politique pour permettre au nouvel établissement de voir le jour. « La grossesse rapporte peu et la loi Bachelot vise une privatisation pure et simple de la santé », accuse-t-elle.
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