C’est en ouverture de la journée de Télésanté 2013 que Marisol Touraine a présenté ce jeudi les grandes lignes de sa stratégie de e-santé. Organisée par le CATEL (1), cette 13e édition, interactive, a réuni 1 200 participants (professionnels de santé, industriels, institutionnels), répartis dans plus de 20 villes en France et à l’étranger.
Les nouvelles technologies sont un moyen de « lutte contre les inégalités territoriales de santé » et « les temps d’attente trop long pour accéder à des consultations spécialisées », a rappelé en préambule Marisol Touraine, faisant écho à son « pacte territoire santé ».
Comment ? Les agences régionales de santé (ARS) seront chargées d’élaborer « d’ici à l’été » des « projets de schémas régionaux d’investissement en santé (SRIS) » selon la « stratégie pour la e-santé » voulue par la ministre, déployée autour de trois axes.
Accompagner les professionnels et les établissements
La ministre de la Santé compte injecter les « 400 millions d’euros sur cinq ans » prévus dans le programme « Hôpital numérique », lancé en novembre 2011 afin de définir un plan de développement et de modernisation des systèmes d’information hospitaliers (SIH).
Renforcer la coopération
Marisol Touraine souhaite élaborer un « plan national de déploiement de la télémédecine ». À l’hôpital, il faut mettre l’accent sur la « permanence des soins en imagerie » et « une meilleure prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) », a-t-elle estimé.
« Les projets pilotes que nous accompagnons sont mis en œuvre dans huit régions », a-t-elle précisé.
Dans le « secteur ambulatoire », « une expérimentation sera lancée au second semestre », a ajouté la ministre. « Dans ce cadre, nous devons lever les barrières liées au financement et à la tarification de l’activité de télémédecine, en particulier pour les professionnels de santé libéraux », a-t-elle reconnu.
Le dossier médical personnel (DMP) est un autre levier privilégié. « J’ai fait le choix de réorienter ce dossier en le concentrant sur la prise en charge des parcours de soins des personnes âgées et des malades chroniques », a-t-elle commenté. « Il intégrera de nouveaux services comme le partage d’une synthèse médicale », dispositif conventionnel pour lequel les médecins ont un intérêt certain. Une « messagerie sécurisée santé » permettra aux professionnels de communiquer entre eux.
Enfin, la création des « territoires de soins numériques », auxquels sont consacrés « 80 millions d’euros dans le cadre des investissements d’avenir devrait permettre de « tester les outils technologiques de demain ».
Améliorer les services aux usagers
Marisol Touraine s’est dite favorable à la création de « sites publics d’information de qualité », notamment sur les médicaments.
Sur l’accès aux données et le respect du secret médical, la ministre a chargé un membre du Conseil d’État (sans préciser lequel) de « faire des propositions », afin « d’organiser les évolutions nécessaires dans le strict respect des obligations déontologiques ». Aucun élément de calendrier n’a été rendu public.
(1) CATEL : né en 1997, think tank multidisciplinaire de compétences en télésanté et autres téléservices. Il regroupe professionnels de santé, institutionnels et industriels.
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