LES PATIENTS HOSPITALISÉS ont 2 à 7 % de risque de recevoir une mauvaise médication ayant des conséquences potentiellement graves. Erreur dans la posologie ou le choix du comprimé – voire oubli d’un médicament –, ces erreurs coûtent cher aux hôpitaux : entre 1 000 et 2 000 euros par lit et par an.
La moitié des erreurs survient lors de la rédaction et la transcription de l’ordonnance ; l’autre lors de la préparation et l’administration du traitement. Pour chaque patient, il faut découper les plaquettes de médicaments et répartir les doses dans le pilulier. Une perte de temps considérable et surtout une source d’erreur importante.
Pour faciliter la préparation des médications, deux ingénieurs ont mis au point un automate capable de conditionner chaque comprimé sur une cartelette en papier équipée d’un code Data Matrix (une sorte de code-barres en deux dimensions). Toutes les cartes, classées par médicament, sont alignées sur un tableau installé dans chaque service. Au moment de la préparation des médications, l’infirmière n’a plus qu’à aller sélectionner les cartes correspondant à l’ordonnance et à les clipper sur un pilulier à spirale. Pour administrer le traitement, elle plie d’un seul geste la cartelette qui libère ainsi le comprimé.
Testé dans un service de gériatrie du CHRU de Lille, le système a permis une économie de 50 % sur le temps de préparation des ordonnances. Son ergonomie a été jugée très satisfaisante par les infirmières qui échappent ainsi à la découpe manuelle des plaquettes de comprimés.
Primés au concours national Oséo, les deux créateurs d’Ethilog (www.ethilog.com), Henri Shaw et Stefaan Dewulf, comptent investir les hôpitaux français avec leur automate révolutionnaire. Des robots existent déjà sur le marché, proposant un conditionnement de chaque comprimé dans un sachet plastique. Satisfaisante en terme de traçabilité, la méthode a ses inconvénients : le lot de sachets devient vite volumineux en cas de traitement compliqué, et l’ouverture de chaque sachet assez fastidieuse. Ces robots sont également coûteux : entre 1 et 1,5 million d’euros pour une unité de 500 lits. La société lilloise avance un coût d’installation presque deux fois moindre. Un prototype va être testé en taille réelle dès cette année dans un service de 500 lits du CHRU de Lille. Avant la commercialisation prévue pour 2012.
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