Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), membre de l’intersyndicale Avenir hospitalier, a levé le lièvre : certaines directions d’hôpitaux font actuellement pression sur des médecins pour les inciter à renoncer à leurs jours de congés acquis au titre de la réduction du temps de travail (RTT), au mépris de la loi.
Durant les deux dernières semaines, le SNPHAR-E affirme avoir été alerté « à plusieurs reprises » par des praticiens hospitaliers titulaires. Ces derniers « subissent une pression morale de leurs administrations » dans le seul but de les convaincre à abandonner des congés afin de participer à un « effort collectif d’assainissement des comptes déficitaires de leurs hôpitaux ». Le syndicat se dit « stupéfait et indigné » par de telles méthodes.
Droit acquis
Joint par « le Quotidien », le Dr Bertrand Mas, président du SNPHAR-E, précise que deux médecins du CH d’Agen et un médecin du CHU de Poitiers, au moins, sont concernés par cette pression sur l’abandon de congés pour « trois à cinq jours ». « Est-ce de l’ignorance, de la bêtise ou une stratégie concertée de certaines directions hospitalières », interroge le Dr Mas dont l’alerte se veut « à visée préventive ».
Selon la réglementation, les PH bénéficient de 20 jours de congés par an. Pas question de remettre en cause cet avantage acquis, met en garde le syndicat. « Aucun accord local, aucun arrangement, aucune négociation intra hospitalière ne peut remettre en cause ce droit acquis depuis 2002 », insiste le SNPHAR-E qui invite les praticiens concernés à refuser ce type d’accords et à les dénoncer « auprès des tribunaux administratifs compétents ». Le syndicat appelle parallèlement le ministère de la Santé à faire respecter la réglementation.
Ce regain de tension sur les congés hospitaliers intervient à l’heure où certains hôpitaux « paient des médecins intérimaires à prix d’or ». « On touche à l’absurde en plus de l’illégalité », peste le SNPHAR-E.
L’hospitalisation à domicile poursuit sa croissance, la Fnehad mise sur la jeune génération médicale
Au congrès SantExpo 2025, la FHF dévoile son plan pluriannuel, Catherine Vautrin laisse le secteur sur sa faim
Arnaud Robinet (FHF) : « L’hôpital public doit devenir un hôpital 3.0 »
L’IA, déjà une réalité mais pas sans de bonnes pratiques