QUELQUE 200 cadres dirigeants ou futurs cadres de direction d’hôpitaux ou maisons de retraite publiques se sont rassemblés jeudi dernier à Paris pour exprimer leur refus d’être des exécutants « dociles » de décisions prises par l’État, alors que le gouvernement « s’écarte » parfois de la loi. « Jamais nous n'avions ressenti un tel mépris », a déclaré lors de ce rassemblement Christian Gatard, de CH-FO, qui, avec le Syncass-CFDT, appelait le même jour les directeurs à la grève.
Les deux organisations dénoncent notamment une opération d'ouverture « sans limite » des postes de direction à des contractuels non-fonctionnaires qu’elles jugent parfois insuffisamment formés. « Le projet réel est de remplacer massivement les fonctionnaires par des contractuels qui seront aux ordres des directeurs généraux des agences régionales de santé », ces pilotes d’ARS étant eux-mêmes nommés en Conseil des ministres, selon ces syndicats.
« Le directeur général de l’ARS décide et le directeur d’établissement exécute », a résumé Michel Rosenblatt (Syncass-CFDT). « Il faudra être docile », a ironisé de son côté Christian Gatard. Le responsable de CH-FO estime qu’ « il va falloir se battre (...) pour faire reculer le ministère », lequel, selon Michel Rosenblatt, va au-delà de ce que prévoit la loi Hôpital, patients, santé, territoires. Présent au rassemblement des directeurs, le Pr André Grimaldi, du Mouvement de défense de l'hôpital public (MDHP), a estimé une nouvelle fois que le « service public » hospitalier et « l’égalité d'accès aux soins » étaient menacés, et souhaité « un franc succès » au mouvement des cadres dirigeants.
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