ANNONCÉ par le directeur général de l’ARS du Centre, Jacques Laisné, le projet de restructuration de l’hôpital du Blanc (Indre), qui entrerait en application dès 2012, continue de faire des vagues.
Pour juguler le déficit de l’hôpital, l’ARS envisage plusieurs mesures drastiques. La maternité ne ferait plus d’accouchements et serait transformée en centre périnatal de proximité assurant les suivis de grossesse, les suites de couche et les IVG. Le service de chirurgie, lui aussi frappé de plein fouet, n’effectuerait plus que des actes de chirurgie ambulatoire et cesserait toute activité la nuit et le week end. Les parturientes et les usagers seraient contraints de se rendre à l’hôpital de Châteauroux ou de Poitiers, à environ 60km, soit une heure de route de campagne. « Le transfert des cas urgents se fera par hélicoptère, nous allons revoir le problème de l’hélistation située en zone inondable », précise Jacques Laisné joint par « Le Quotidien ».
L’hôpital du Blanc dispose de 65 lits actifs et emploie 450 salariés. Sur place, la résistance s’organise.
Jean Paul Chanteguet, député-maire socialiste, est très hostile au projet et argumente. « De septembre 2010 à septembre 2011, l’activité des services a augmenté, qu’il s’agisse du nombre d’entrées (+3,5 %), de celui des journées (+6,5 %), des urgences (+5 %) et de l’imagerie (5 %). La maternité effectue autour de 400 accouchements par an, alors qu’elle en réalisait 250 il y a 8 ans. Et l’hôpital s’est doté d’un SMUR et d’un scanner ». De plus, précise-t-il, « il est très bien classé dans la liste des établissements luttant contre les maladies nosocomiales ». Reste que l’établissement est en grande difficulté financière. Malgré une dotation exceptionnelle de 1 million d’euros en 2008 et 2009, la situation s’est dégradée en 2010. En 2011 le déficit s’est alourdi de 600 000 euros pour atteindre un déficit cumulé de plus de 3 millions d’euros. Les élus locaux dénoncent le nouveau mode de financement des hôpitaux, la tarification à l’activité, qui défavorisent les petits établissements.
Pour Jacques Laisné, patron de l’ARS, « la situation financière n’est plus tenable », et commande la restructuration. « La dette, ajoute-t-il, atteint 14 millions d’euros mais le problème est aussi l’extrême difficulté à recruter des médecins. L’hôpital doit faire appel à des intérimaires ce qui aggrave encore le volet financier. Nous devons améliorer la gouvernance entre l’hôpital du Blanc et les hôpitaux plus importants de la région ». Les élus et les habitants sont décidés à se battre pour l’hôpital. Le 19 novembre une première réunion avec la population a mobilisé 700 personnes. Un appel à manifester a été lancé pour demain, vendredi.
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