ÉDITORIAL

Sous haute surveillance

Publié le 06/10/2010
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Les agences régionales de santé n’auraient-elles de régionales que le nom et les beaux discours seraient-ils déjà oubliés ? On peut le penser. Sinon comment comprendre les consignes du ministère de la Santé enjoignant les différentes ARS de pas communiquer, le moins du monde, sur les résultats des élections aux URPS et de remonter ipso facto les résultats à Paris?? Comme politique régionale, on aura connu mieux. Les ARS sont bel et bien sous la surveillance du pouvoir central et leur moindre initiative et leur moindre décision sont regardées de près. Il est clair que dans certaines agences régionales, l’enthousiasme du début a déjà fait place à la désillusion. Le pouvoir reste bien à Paris.

Pour autant, cela n’y changera rien : les résultats des URPS ne sont pas une excellente nouvelle pour le gouvernement. Les médecins ont affirmé, une nouvelle fois, à l’occasion de ce scrutin, leur déception, leur opposition. Le leadership réaffirmé de la CSMF, à la pointe de la contestation de la politique gouvernementale le démontre sans problème, mais le fait que le SML, qui a maintes fois critiqué cette politique, arrive en deuxième position, renforce ce raisonnement. De même, la percée impressionnante du BLOC est une nouvelle qui devra être analysée sans faux-fuyant par les pouvoirs publics. Le gouvernement ne peut plus aujourd’hui se le cacher : les médecins, échaudés par les événements de ces dernières années – loi HPST, polémiques sur la vaccination contre la pandémie, notamment – ont basculé. Ce scrutin le confirme, si besoin en était.

JACQUES DEGAIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8830