Un rapport sur la recertification des compétences des médecins sera rendu en septembre 2018 par une mission installée jeudi, annoncent les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
La recertification des médecins vise « à favoriser l'actualisation régulière » de leurs pratiques, tout au long de leur parcours, afin de « garantir aux patients une même sécurité et pertinence de leur prise en charge », lit-on dans le communiqué des deux ministères, publié après l'installation du comité de pilotage de cette mission.
Tous les praticiens concernés
Les membres de la mission « recertification » et son président, le Pr Serge Uzan, doyen honoraire de la fac de médecine Pierre-et-Marie-Curie, ont échangé sur le calendrier de travail, de concertation et de mise en œuvre de la réforme. Le rapport doit préciser « l'articulation (de la recertification) avec le troisième cycle de médecine, le suivi de cette obligation et ses potentielles incidences financières ».
À terme, la recertification, concernera « l'ensemble des médecins exerçant en France », soulignent les deux ministères. Afin de tenir compte des différents modes d'exercice et des spécialités, le comité de pilotage identifiera les particularités des publics concernés. « Les propositions formulées pour les médecins serviront de base à une extension du dispositif aux autres professions de santé », peut-on lire. Objectif : instaurer un « processus de labellisation régulière, fondé sur l'analyse – par les pairs – des pratiques des professionnels de santé. »
Dès 2016, l'Ordre des médecins avait plaidé pour une recertification des professionnels tous les six ans, afin de vérifier qu'ils répondent à leurs obligations de formation continue et d'entretien de leurs compétences.
La CSMF et le SML déjà mécontents
Cette réforme sensible s'annonce délicate. D'ores et déjà, le Syndicat des médecins libéraux (SML) se dit « très inquiet devant l’exclusion des syndicats médicaux représentatifs du comité de pilotage ». Le SML rappelle qu'il avait exprimé d'emblée la crainte des praticiens libéraux de voir la recertification « donner lieu à de nouvelles contraintes et le risque d'une prise de contrôle des hospitalo-universitaires sur la formation continue ». D'où le courroux au sujet de la composition (inconnue) du comité de pilotage. « On se demande ce que l’on cherche à dissimuler aux médecins », grince le SML.
Encore plus virulente, la CSMF « s’indigne que la réflexion sur la recertification des médecins exclue totalement les médecins libéraux ». « Comment imaginer susciter l’adhésion des médecins installés dans un processus d’actualisation régulière de leurs compétences s’il n’est pas construit par et avec eux ?, fulmine la CSMF. Comment définir un processus de labellisation régulière (...) qui concernera à terme l'ensemble des médecins exerçant en France, avec seulement les représentants des facultés et des étudiants en médecine ? ». Pour la Conf', qui demande au gouvernement de rectifier le tir au plus vite, cette démarche exclusive « revient à créer les conditions de son échec ».
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