Le syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) estime que le contrat de coopération pour les soins visuels prévu par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2016, examiné ce lundi au Sénat, est « inéquitable et précaire ».
Ce contrat doit faciliter l’embauche d’un orthoptiste par les ophtalmologistes de secteur I grâce à une aide financière annuelle. Le syndicat estime que l’aide proposée, actuellement fixée à 6 500 euros par an, est insuffisante. « Les frais occasionnés par le travail aidé sont de l’ordre de 60 000 euros minimum par an pendant 5 ans », a calculé le syndicat.
« Le contrat de coopération proposé est une réponse inadaptée à un problème de fond : développer le travail aidé en secteur I pour augmenter la capacité de soins. Il faut que le Sénat en change les dispositions pour que les mesures soient adoptées en pratique », explique le Dr Thierry Bour, président du SNOF.
Rupture d’équité
Autre obstacle, le contrat de coopération est proposé pour trois ans et n’est pas renouvelable. « Une fois ces trois années passées, les ophtalmologistes devront faire face à l’augmentation de leurs charges, alors qu’en travail aidé, celles-ci passent habituellement de 45 à 60 % du chiffre d’affaires du cabinet », déplore le syndicat. Le contrat collectif proposé aux maisons de santé offre une allocation moyenne de 15 000 euros annuelle, sans limite dans le temps pour « une offre à temps partiel de consultations ophtalmologiques », ajoutent les ophtalmologistes.
Le SNOF rappelle que la priorité doit être au travail aidé avec les orthoptistes dans les cabinets d’ophtalmologistes de secteur I pour « répondre à la demande de soins des années à venir ». « Nous espérons que le Sénat rendra ce contrat renouvelable pour donner plus de visibilité aux médecins et les inciter à embaucher sur le long terme, et aussi que l’aide financière sera plus incitative. Nous avons à faire face à une urgence sanitaire au regard de l’importance des départs en retraite ces prochaines années. Ce contrat doit être à la hauteur de l’enjeu, quitte à ce qu’il soit réévalué au bout des trois ans. Sinon, une ophtalmologie à deux vitesses va s’installer rapidement », conclut le Dr Bour.
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