Les arrêts maladie de plus de 30 jours représentent un quart seulement de l'ensemble des arrêts mais 82 % des dépenses indemnisées (soit un peu plus de 6 milliards d'euros sur 7,4 milliards en 2017). Moins de 50 % des personnes arrêtées depuis plus de six mois reprennent une activité professionnelle.
Les efforts de régulation doivent porter sur ces arrêts de longue durée. C'est ce que souligne le prérapport de la mission gouvernementale sur les arrêts de travail (pilotée par le Pr Stéphane Oustric, enseignant en médecine générale à Toulouse, Stéphane Seiller, conseiller à la Cour des comptes et Jean-Luc Bérard, DRH du groupe Safran), que le « Quotidien » a consulté. Les auteurs du texte jugent que « la prévention de la désinsertion professionnelle » doit devenir « une priorité ».
Les syndicats de médecins libéraux, associés à la concertation, sont favorables à cette stratégie. Pour la CSMF, qui réclame plus de souplesse dans la gestion des arrêts, le temps partiel et le télétravail doivent être « combinés » pour faciliter le retour progressif dans l'entreprise. Mais pour y parvenir, il faut que le prescripteur, le médecin du travail et le praticien du contrôle médical de la Sécu renouent le dialogue, souligne la centrale du Dr Jean-Paul Ortiz, qui appelle de ses vœux une « consultation valorisée ».
La FMF plébiscite aussi la réinsertion. « Mais il faut voir plus loin que le mi-temps thérapeutique ou le télétravail, qui sont de bonnes mesures, estime le président Jean-Paul Hamon. Dans un quart des cas, les arrêts de travail longs sont dus aux conditions de travail du salarié, il faut donc aussi agir sur ce point, en amont et en aval ».
Fiches rédigées par le médecin
Le SML prône une stratégie proactive pour faciliter la reprise du travail. « Il devrait y avoir une intervention du médecin-conseil, dès que l'arrêt atteint les trois mois, pour faire le point sur l'état du salarié. Ce travail est à faire en commun avec les généralistes et la médecine du travail », estime le Dr William Joubert, secrétaire général du SML.
MG France estime que la démarche collégiale (salarié, médecin traitant, médecin du travail) doit intervenir dès que l'arrêt atteint un mois et juge « essentielle » la lutte précoce contre la désinsertion professionnelle. « Elle permettra d'évaluer les conditions de la reprise », indique le syndicat de généralistes qui cite l'exemple britannique de la « Fit note », détaillant les mesures envisageables en cas d'arrêt long. « Le salarié pourrait transmettre cette note au médecin du travail, qui préciserait les mesures d'adaptation souhaitables pour le salarié, comme un aménagement de poste, une partie de télétravail voire un reclassement », explique le syndicat.
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