LE SML PERSISTE et signe. Après avoir créé en son son sein une « Union MEP », puis mis sur pied un « conseil national professionnel des médecins à expertise particulière » (CNP MEP), première étape vers une reconnaissance statutaire de ces 12 000 à 15 000 médecins mal identifiés (acupuncteurs, médecins du sport, esthétiques, vasculaires, nutritionnistes, thermaux, allergologues, homéopathes, ostéopathes, angiologues, sexologues...), le syndicat du Dr Christian Jeambrun pose aujourd’hui ses « exigences conventionnelles » pour ces praticiens. « On constate un engouement des nouveaux installés pour l’expertise particulière », argumente le Dr Jeambrun qui se dit attaché à préserver « l’unité de l’exercice libéral de la médecine ». Un objectif qui suppose de ne pas marginaliser cette « cohorte de professionnels plébiscitée par les patients ».
La place des MEP dans le parcours de soins est au cœur du projet. Le SML milite pour la « dépénalisation » du parcours de soins, autrement dit la possibilité pour les patients de consulter ces médecins en premier recours direct sans baisse du remboursement (avec retour d’informations au médecin traitant). Dans le cadre du parcours coordonné, le SML veut que les MEP soient reconnus aux trois étages d’intervention : en tant que médecin traitant si le patient en fait le choix, en tant que médecin correspondant (incluant la majoration de coordination) mais aussi en tant que médecin consultant (possibilité d’expertise avec la cotation C2).
Médecins à part entière.
Diverses revendications tarifaires communes aux MEP sont mises en avant : l’association de la cotation clinique à certains actes techniques ; la pérennisation d’une disposition permettant d’associer un acte remboursable et non remboursable dans la même séance ; ou encore la création de consultations de « haute valeur ajoutée » valorisant des actes longs – incluant démarche diagnostique, thérapeutique, prévention et éducation à la santé. Le SML demande aussi que les MEP puissent facturer une consultation d’urgence (nommée C2MU), lorsqu’ils reçoivent des patients de façon non programmée, à la demande du médecin traitant. « Nous voulons être des médecins à part entière et non pas des médecins entièrement à part », résume le Dr Dominique Jeulin-Flamme, au nom du syndicat des homéopathes. Une ambition qui suppose aussi, pour le SML, de valoriser les expertises particulières au cours des études médicales et de prévoir l’accès des MEP à une formation conventionnelle professionnelle spécifique.
Le projet du SML énumère enfin, pour chaque discipline, des propositions catégorielles de nomenclature visant à valoriser tel ou tel acte : tests cutanés pour les allergologues, forfait thermal pour les médecins concernés, petite traumatologie d’urgence pour les médecins du sport, reconnaissance d’un C « sexo » de même valeur que le C psy pour les médecins sexologues, lettre clé N pour les actes dédiés à la nutrition...
« Ce n’est pas un inventaire à la Prévert, insiste le Dr Jeambrun. Les MEP ont une valeur ajoutée et une expertise à défendre, ils sont en train de se structurer collectivement avec des règles strictes et des démarches scientifiques validées. » Dans le cadre des négociations conventionnelles, la direction de l’assurance-maladie a prévu de consacrer une séance aux MEP. Le SML veut croire qu’il s’agit d’un bon présage, d’autant que le contexte semble favorable. Dans un rapport d’orientation, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de préconiser le développement de thérapeutiques non médicamenteuses (« le Quotidien » d’hier), une voie dans laquelle, juge le Dr Jeambrun, « les MEP sont bien placés ».
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