Auteur d'un rapport sur les soins non programmés, le député (LREM) et urgentiste Thomas Mesnier arpentait ce vendredi les allées du congrès Urgences 2018. Lors d'une table ronde, il est revenu sur sa volonté de mettre en place un numéro unique pour toutes les urgences sanitaires.
Devant les Drs Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et François Braun, président de SAMU-Urgences de France, le député de la majorité a évoqué la possibilité de faire du 15 le numéro unique. « Le 15 est quand même le numéro d'urgence le plus connu, il me semble logique, pour que les gens l'intègrent plus facilement, qu'on le garde comme numéro unique. »
La proposition du député Mesnier serait de centraliser « le 15 tel qu'on le connaît avec SOS Médecins, le 116 117 [censé être le numéro harmonisé de permanence des soins ambulatoires] et tous les numéros locaux de régulation ». Une mesure qui s'accompagnerait d'une hausse des moyens alloués permettant l'augmentation du nombre de médecins (urgentistes et généralistes) et des assistants de régulation médicale (ARM) mieux formés. Le député évalue à 200 millions d'euros le coût de cette nouvelle régulation centralisée.
Le rapport Mesnier est loin de faire l'unanimité. Sur la régulation, les libéraux craignent de perdre leur identité dans la prise en charge des soins non programmés s'ils fusionnent au sein d'un numéro unique santé. Les syndicats (SML, CSMF, MG France et FMF) restent attachés au 116 117 mis en place par la loi de santé de Marisol Touraine.
Mais face à cette inquiétude, le député Mesnier se veut rassurant : « Les généralistes ont toute leur place dans ce numéro unique. D'ailleurs, il ne pourra fonctionner correctement qu'avec eux. »
Quant à la proposition de SOS Médecins consistant à interconnecter les différents numéros plutôt que de les fusionner, le député s'avoue circonspect. « Je considère que si l'on veut une vraie bonne régulation des appels, il faut passer par une plateforme unique », a-t-il déclaré.
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