Recherche désespérément médecins ici, pénurie d'infirmières là… En cette période estivale traditionnellement sous tension, les hôpitaux en mal de professionnels de santé le font savoir par tous les moyens. Aux grands maux les grands remèdes, le réseau social Facebook, particulièrement viral, est privilégié par les établissements de santé.
À Agen, le département de neurologie de l'hôpital public a publié sur la page Facebook de son employeur une vidéo dynamique (sur la musique de « Happy », de Pharrell Williams) en lieu et place d'une petite annonce traditionnelle dans le journal local pour attirer une infirmière, denrée rare dans le secteur public.
La CGT du CHU de Toulouse a fait de la maîtrise des réseaux sociaux sa marque de fabrique. Après une reprise en 2018 de l'efficace « Basique » d'Orelsan visionnée par plus de cinq millions de personnes, le syndicat de personnels sévit en s'appropriant « Dommage » de Bigflo et Oli pour dénoncer les fermetures de lits à l'hôpital des enfants de Toulouse et, plus largement, la dégradation des conditions de travail et le manque de moyens dans le secteur public hospitalier.
Carton en perspective avec 300 000 vues et 15 000 partages en cinq jours pour un clip qui a mobilisé 200 personnes, pour l'essentiel soignants du CHU. Les professionnels appellent leurs confrères et consœurs hospitaliers à former des « marées blanches » pour dénoncer « la casse » de l'hôpital public.
Avec moins de moyens mais pas forcément moins de conviction, les soignants du pôle mère-enfant de l’hôpital de Montbrison cherchent en urgence (au moins) un pédiatre pour novembre, le spécialiste en poste partant à la retraite. Sans quoi, craignent-ils, l'agence régionale de santé (ARS) les contraindra à mettre la clé sous la porte. « À partager en masse, écrivent infirmières, aides-soignantes et sages-femmes sur la page Facebook de l'une d'entre elles. Pour sauver notre pédiatrie et nos urgences pédiatriques, on a besoin de vous […]. On se battra comme des lionnes. »
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