LE QUOTIDIEN : Femme, généraliste homéopathe et acupuncteur, votre profil détonne dans le haut du tableau syndical. Est-ce une force, à l’heure où vous entrez dans la course pour diriger le SML ?
DR JEULIN-FLAMME : Être une femme ne peut être qu’un atout quand une profession se féminise à une telle vitesse ! À ceux qui m’attaqueront sur ce point, je rappelle que le SML milite en faveur de la parité. Qu’ils s’y préparent donc... Par ailleurs, je ne brigue pas la présidence du SML pour le pouvoir. Les femmes ont un plus : elles sont fédératrices. Avec elles, la collaboration et la réflexion en interne sont de qualité.
L’homéopathie et l’acupuncture m’ont handicapée quand je me suis lancée dans le syndicalisme. Mais avec notre expertise « MEP », nous sommes médecins à part entière et non entièrement à part, ai-je répété pendant près de 30 ans. Aujourd’hui, nous sommes bien plus visibles dans le parcours de soins coordonnés et je m’en réjouis.
Quel est votre projet pour le SML ?
Comme l’actuel président [le Dr Roger Rua NDLR], je dénonce le « bug » du gouvernement et de l’assurance-maladie sur la CCAM clinique et les revalorisations tarifaires, au point mort.
Mon activité de terrain m’amène à prendre position sur les besoins de santé des patients, confrontés à la problématique de la démographie médicale. Par exemple, nous ne nous battons pas assez pour obtenir l’accès aux données régionales de l’assurance-maladie, qui apportent un éclairage précieux sur les pathologies et les dépenses de santé. Surtout, il nous faut tirer un meilleur parti des expériences libérales locales. En Lozère, la plupart des libéraux sont coordonnateurs SAMU. Ceux de la région Centre le savent-ils ? Non. Nous devons aussi entamer une réflexion sur le numerus clausus, qui ne forme plus assez de médecins. Enfin, la peur du monde libéral dans les yeux des jeunes médecins doit cesser. Mieux organiser notre temps professionnel et réduire notre temps administratif est désormais essentiel.
Dénonciation de la convention médicale actuelle, appel au soutien des patients… Le Dr Rua a adopté une stratégie radicale pour combattre le projet de loi de santé. Partagez-vous cette stratégie ?
Marisol Touraine s’apprête à bouleverser l’organisation des soins, sans nous laisser la possibilité de dialogue. La grève est notre seul moyen d’expression ! Je fermerai donc mon cabinet libéral entre Noël et le jour de l’an et j’informerai mes patients de ce qui se trame. Je me distingue sur un point de Roger Rua : j’ai une plus forte volonté de mutualiser les compétences, et j’accepte l’idée que l’union fait la force, y compris au-delà des différends syndicaux.
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