LA COMPAGNIE stéphanoise de santé, qui regroupe 6 cliniques privées en Rhône-Alpes, 2 en Auvergne et 2 en Aquitaine, est passée sous le contrôle de Bridgepoint Development Capital (BDC), spécialisé dans les opérations de petite capitalisation des PME. Ce fonds mise beaucoup sur un modèle de gouvernance médicale impliquant les praticiens, et ambitionne, à moyen terme, devenir un « leader de l’hospitalisation privée » dans ces trois régions.
Avec la Compagnie stéphanoise, BDC réalise sa toute première acquisition dans le secteur de la santé. Créée en avril 2010, BDC est une structure d’investissement de Bridgepoint, qui vise des participations majoritaires dans des sociétés valorisées entre 20 et 150 millions d’euros. BDC est devenu actionnaire majoritaire de la Compagnie stéphanoise de santé (C2S) à l’occasion d’une augmentation de capital ayant permis l’acquisition de la Clinique du Parc à Lyon (200 lits), le 11 mars dernier. Cet établissement, qui dispose de locaux flambant neufs depuis 2007, est un acteur reconnu de l’offre de soins privés en région lyonnaise, pour sa performance en chirurgie ophtalmologique et orthopédique. Il s’agirait donc d’une plate-forme de développement pour le groupe C2S qui affiche un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros sur l’exercice 2010, mais dont l’actionnaire majoritaire indique ne pas « souhaiter communiquer » sur le montant des bénéfices. Pour quelles raisons BDC a-t-il décidé d’investir dans ce groupe de cliniques ? Pierre Colasson, à la tête de BDC en France, explique que ce secteur « est un marché doté d’une très forte visibilité, contrairement à d’autres secteurs où il n’y en a pas au-delà de 3, 6 mois, voire 1 an ». Le marché sous-jacent, poursuit-il, « c’est une population, ce sont des dynamiques démographiques, c’est également l’emplacement des établissements, ainsi que la présence d’autres acteurs publics et privés ».
Gouvernance médicale.
Il se trouve, par ailleurs, que Bridgepoint, acteur international du capital-investissement présent dans huit pays d’Europe, a déjà une forte expérience de la santé en France, puisqu’il a été actionnaire de Médica, l’un des trois principaux groupes privés de maison de retraite d’Europe. Dans le contexte de fortes contraintes tarifaires qui caractérise ce secteur, la croissance est attendue du côté de l’augmentation des volumes, précise Pierre Colasson qui mise surtout sur l’attractivité de C2S : « C’est un groupe qui peut attirer les praticiens, qui a une légitimité au niveau régional, qui est donc un interlocuteur de poids vis-à-vis des agences régionales de santé et peut proposer des partenariats public-privé en s’attachant à couvrir les demandes locales. »
Dans le vaste mouvement de recomposition du paysage des cliniques privées française, C2S fait aussi figure d’exception avec une direction bicéphale : Bruno Limonne, principal initiateur du Groupe, chirurgien en activité, préside cette société holding, et Philippe Libier, en assure la direction générale. « L’avenir des cliniques se trouve dans leur capacité à retenir les bons praticiens », poursuit Pierre Colasson qui insiste sur leur « implication dans la gestion de C2S ». À l’avenir, BDC se déclare « attentif » aux autres opportunités qui se présenteront car « certaines cliniques, qui appartiennent encore à des praticiens, souhaiteront être cédées ». Néanmoins, conclut Pierre Colasson, « si notre raison d’être, c’est effectivement d’apporter des fonds propres, la priorité est de solidifier l’existant ».
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