Le gouvernement devrait décider de l’évolution des tarifs hospitaliers ces jours-ci. Convaincue qu’une nouvelle baisse se profile dans le secteur privé, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) montre les muscles et riposte en trois temps. Elle appelle les cliniques à ne plus former d’infirmiers à partir du 1er mars. Elle suspend ses efforts en direction de l’emploi (3 000 créations de postes étaient envisagées en 2014). Et elle prépare diverses actions en justice, pour casser le monopole de certains hôpitaux publics.
Jean-Loup Durousset cite le cas de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), où l’unique clinique privée a fermé l’an dernier après avoir perdu une autorisation. L’hôpital de la petite ville, selon le président de la FHP, n’est pas en mesure de récupérer l’intégralité de l’activité de la clinique. Le taux de fuite se serait accru, certains habitants allant se faire opérer à Mâcon, ou à Montceau-les-Mines. « Le coût des transports assumé par la collectivité a considérablement augmenté », déplore Jean-Loup Durousset.
Environ 100 millions d’euros de manque à gagner
Lamine Gharbi, le président de la FHP-MCO, est vent debout contre la dégressivité tarifaire votée par le Parlement dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale. Une mesure qui ciblera, il en est persuadé, avant tout les cliniques privées. Et de sortir la calculette : « Cette dégressivité entraînera une baisse tarifaire comprise entre 0,1 % et 0,5 % pour les cliniques MCO les plus dynamiques, celles dont le chiffre d’affaires dépasse les 4 %. Cumulée avec la baisse de 0,49 % qui se profile en récupération du CICE [crédit d’impôt compétitivité emploi], et à la baisse de 0,35 % de mise en réserve avec le coefficient prudentiel, on se dirige donc vers une baisse de nos tarifs d’environ 1 %. Les cliniques MCO devront faire autant qu’en 2013, avec environ 100 millions d’euros en moins, et des charges en hausse. »
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