Quarante-huit heures après le tragique accouchement survenu sur l’autoroute A20, la ministre de la Santé a fait preuve de prudence pour commenter cet incident. Vendredi 19 octobre au soir, une femme de 35 ans a perdu son bébé alors qu’elle se rendait à l’hôpital de Brive, situé à plus d’une heure de chez elle, dans les environs de Figeac. Le drame a une nouvelle fois posé la question des déserts médicaux et de la fermeture des petites maternités.
« C’est évidemment une situation dramatique, et il est insupportable de voir une mère, un couple, perdre un enfant dans de telles conditions », a confié Marisol Touraine devant les caméras de BFM TV dimanche soir. Mais la ministre n’a pas voulu tirer de conclusion à ce stade et pointer du doigt tel ou tel responsable. « ll y a beaucoup de questions autour de cette affaire […]. Cette femme qui avait manifestement une grossesse à risque a-t-elle été prise en charge dans les bonnes conditions ? Cette enfant était très prématuré et de très petite taille. La maternité de Brive n’était pas la plus proche du domicile des parents », a-t-elle expliqué.
Échange d’amabilité avec les gynécologues
À la demande du président de la République, une enquête est en cours pour élucider les conditions de ce drame. François Hollande a en effet évoqué cette affaire, samedi 20 octobre, alors qu’il s’exprimait devant le congrès de la Mutualité française, à Nice : « Le drame qui s’est produit hier [vendredi, NDLR] où une femme a perdu l’enfant qu’elle portait nous appelle une nouvelle fois, encore, à ne rien accepter en matière de désert médical. » L’enjeu, a rappelé le chef de l’État est de faire en sorte qu’aucun Français ne se trouve à plus de 30 minutes de soins d’urgence.
Dès samedi matin, le président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens, le Dr Jean Marty, dénonçait sur France Info la politique d’« abandon par l’administration de tout ce qui n’est pas une grosse structure », et qui conduit selon lui, à ce genre d’incident. Réponse du berger à la bergère : « J’appelle ces médecins à un peu de modération parce que lorsque dans de petits établissements il y a des postes vacants, il y a de très grandes difficultés pour trouver des médecins qui acceptent de s’y rendre et de prendre les postes », a tenu à remarquer Marisol Touraine sur BFM TV.
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