La circulaire budgétaire et tarifaire 2015 adressée par le ministère aux agences régionales de santé (ARS), qui précise les économies réclamées aux établissements (730 millions d’euros cette année), a provoqué une vague de remous dans le secteur hospitalier.
Les efforts visent en particulier les activités MCO (467 millions d’euros) et les crédits des missions d’intérêt général (MIGAC, 81 millions d’euros) mais aussi les soins de suite et de réadaptation (SSR), les hôpitaux locaux, la psychiatrie... Le taux d’évolution de la masse salariale devra se limiter à 1,5 % sur trois ans (2015/2017).
Économies en trompe-l’œil, accuse la FHP
La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a dénoncé des « économies en trompe l’œil » pour les hôpitaux publics, largement compensées par le versement de 887,3 millions d’euros au titre de mesures de soutien aux ressources humaines (salaires, augmentation du SMIC, réforme des retraites) d’une part, et par l’augmentation de 2,6 % des dotations MIGAC d’autre part.
Lamine Gharbi, président de la FHP, s’agace du discours sur une campagne tarifaire « équitable » entre public et privé. « La circulaire omet de préciser que le privé se voit amputer des effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et des allégements de charge du pacte de responsabilité à travers une baisse supplémentaire de tarifs de 1,5 %, et ce alors que les cliniques s’acquittent chaque année de plus de 600 millions d’euros d’impôts, taxes et charges sociales, dont les hôpitaux publics sont bien sûr exonérés », s’étrangle le président de la FHP.
De son côté, la Fédération hospitalière de France (FHF) a demandé à rencontrer le Premier ministre « au plus vite » pour examiner les conditions de réussite de ce plan d’économies « qui met fortement à contribution le secteur de la santé ». De telles mesures d’économies vont « intensifier la désertification médicale et le délaissement des personnes âgées », s’alarme aussi l’Association nationale des centres hospitaliers locaux, soutenu par l’Association des petites villes de France. Leur crainte : « la disparition programmée » d’une centaine d’établissements de proximité.
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