43 % des établissements privés dans le rouge en 2010

Publié le 20/10/2011
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Crédit photo : S TOUBON

LA FHP s’alarme des piètres résultats financiers des 587 cliniques et hôpitaux privés spécialisés en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) qu’elle fédère (8,5 millions de séjours, 45 000 praticiens, 58 % de la chirurgie, 28 % des naissances).

D’après les chiffres du syndicat, 43 % des cliniques privées se sont retrouvées en déficit en 2010, contre 36 % en 2009. En cause, selon la FHP-MCO, « le financement discriminatoire des secteurs hospitaliers public et privé » qui entraîne une dégradation de la situation économique et financière de ces cliniques. « Notre secteur est pleinement touché par les distorsions de financement du système de santé qui favorise l’hôpital public alors qu’il est le moins performant », tonne Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO.

La Fédération dénonce les lenteurs de la convergence tarifaire. Les montants (tarifs) remboursés par l’assurance-maladie sont différents entre le public et le privé pour une même prestation. « Ceux du secteur privé sont inférieurs en moyenne de 26 % à ceux remboursés au service public », se désole la FHP qui précise que certains actes, comme les césariennes ou endoscopies, sont remboursés en dessous des coûts de production.

Banquiers frileux et risque de faillite.

La FHP-MCO, qui s’exprimait dans le cadre de la présentation du rapport annuel de l’Observatoire économique et financier des cliniques MCO, juge la situation parfaitement inique. « On continue de punir les bons élèves et de récompenser les mauvais », poursuit Lamine Gharbi selon qui, « quand un hôpital fait une perte, on lui donne une subvention ». Le président de la FHP-MCO rappelle que les remboursements effectués aux cliniques dans le cadre de la tarification à l’activité (T2A) représentent 88,8 % de leur chiffre d’affaires, le reste étant constitué par les recettes annexes (services aux patients) et les chambres particulières. Or les remboursements de l’assurance-maladie seraient inférieurs au total des charges d’exploitation des établissements. Et la FHP calcule que la convergence tarifaire, dont l’aboutissement a été fixé par la loi à 2018, « ne sera achevée au rythme actuel qu’en...2092 ».

Au-delà de ces 43 % de cliniques en déficit, les performances du secteur ne sont pas roses. En 2010, précise la FHP-MCO, et pour la première fois en 20 ans, le résultat net du secteur privé MCO s’est soldé par une perte de 1,4 % du chiffre d’affaires, contre une hausse de 0,6 % en 2009. « Avec de tels résultats, nos amis banquiers sont de plus en plus frileux à notre égard, regrette Lamine Gharbi. Cette situation aura des conséquences importantes en termes de restructuration ». « Nous sommes très inquiets quant à la viabilité à long terme du secteur hospitalier privé, conclut le patron de la FHP-MCO. Contrairement à l’hôpital public qui peut accumuler de l’endettement sur des décennies, nos établissements sont soumis à la dure loi économique qui veut qu’une entreprise, même de santé, puisse faire faillite ».

› H.S.R.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9029