« TRÈS LÉGÈRE amélioration » : c’est ce qui ressort de l’étude sur les délais de rendez-vous pour une IRM en 2011 de l’Institut national du cancer (INCA). L’enquête, qui s’inscrit dans la mise en œuvre du plan cancer 2009-2013*, porte sur l’ensemble des établissements publics et privés disposant d’un appareil d’imagerie. Du 7 au 30 juin 2011, des enquêteurs mystères de l’institut BVA ont téléphoné à 541 centres pour prendre un rendez-vous au nom d’un proche pour un bilan d’extension d’un cancer du sein, de l’utérus ou de la prostate.
Tous n’ont pas répondu favorablement : 43 % des centres ont refusé de fixer un rendez-vous directement, soit parce qu’ils n’acceptent pas la voie téléphonique, soit parce qu’ils demandent l’ordonnance matérielle. Passé cet obstacle, il faut attendre en moyenne 27 jours pour obtenir un rendez-vous. C’est deux jours de moins qu’en 2010. En outre, de plus en plus d’IRM sont honorées dans les 2 semaines (28 % en 2011 contre 22 % l’année précédente) et de moins en moins dans les 6 à 8 semaines (9 % contre 11 %). L’INCA nuance néanmoins : compte tenu d’une « augmentation notable » du parc d’appareils d’IRM depuis 2009, l’amélioration aurait pu être davantage prononcée.
Le privé plus rapide.
Cette amélioration des délais ne saurait cacher des différences de traitement selon la nature du cancer.
Les délais pour un bilan d’extension pour le sein ont diminué de 2 jours (24,6 jours), les autres, plus longs, d’un seul (27,5 jours pour l’utérus et 30 jours pour la prostate).
Le statut du centre d’IRM influence fortement les délais : les patients attendent 23 jours en moyenne lorsqu’ils s’adressent au secteur privé, qui répond favorablement à plus de 77 % des appels. Le public affiche des délais de 33 jours en moyenne et beaucoup moins de propositions de rendez-vous (43,3 % des appels). Selon l’INCA, cette différence s’explique par la concurrence dans le public entre les demandes des personnes hospitalisées et des urgences, prioritaires, et celles de la population extérieure, ainsi que par une plus grande exigence d’un accès aux détails du contexte médical.
Les délais se caractérisent surtout par de très fortes inégalités régionales. Certaines régions proposent peu de rendez-vous à l’issu d’un appel téléphonique (moins de 30 % en Bourgogne ou en Picardie), contrairement à d’autres où plus de 60 % des appels aboutissent (Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, PACA, Nord-Pas-de-Calais). Il faut attendre ensuite plus de 40 jours en Auvergne et en Normandie, et moins de 20 jours en Picardie et région parisienne pour une IRM.
Ces résultats ont-ils un lien avec le nombre d’appareils installés ? L’enquête dément la pertinence de cette corrélation. Les régions Picardie, Poitou-Charentes et la Réunion disposaient fin 2010 d’un parc bien inférieur à la moyenne et offraient des délais raisonnables voire plus courts qu’ailleurs.
*Action 21.4 : faciliter l’accès au diagnostic et à la surveillance des cancers via l’imagerie et les TEP
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