La conférence des directeurs généraux des 32 CHU déplore une « nouvelle dégradation financière globale » des établissements en 2017. Le secteur affiche un déficit de 268 millions d'euros, cinq fois pire qu'en 2016 (- 52 millions d'euros). « 50 % des CHU sont en déficit et 50 % en équilibre, voire en excédent sur leur budget principal », détaillent – et tempèrent – les directeurs.
15 CHU ont vu leur résultat se dégrader l'an passé mais 17 autres établissements ont amélioré leur résultat. « Plus de la moitié du déficit hospitalier consolidé des CHU en 2017 se concentre sur un nombre très réduit d'établissements », souligne la conférence des DG de CHU.
Les directeurs déplorent le « très faible niveau » des investissements dans les CHU qui, malgré une hausse de 2,5 % en 2017, « restent inférieurs de 15 % par rapport au niveau atteint en 2013 ». L'effort d'investissement rapporté au chiffre d’affaires est de 5 % quand les référentiels préconisent 8 %, rappellent les managers hospitaliers.
L'endettement financier s'est stabilisé à - 36 % du total des produits.
Effet de ciseaux
Côté dépenses, les CHU ont connu une « pression inflationniste » (forte hausse des séjours marqueurs de précarité, explosion des dépenses de molécules onéreuses suite à la bascule des ATU sur la liste en sus). Les directeurs se félicitent néanmoins de la maîtrise de l'évolution de leur masse salariale à 2,2 %, au regard des mesures qui leur sont pourtant « imposées » en 2017 : dégel du point d'indice, protocole parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR), plan attractivité des carrières médicales, hausse du nombre d'internes.
Côté recettes, les budgets hospitaliers ont connu « une pression financière très exigeante ». L'activité d'hospitalisation complète est restée stable (- 0,2 %). La conférence dénonce « l'incohérence » du modèle actuel de tarification qui « conduit à désinciter financièrement (...) les établissements qui déploient le virage ambulatoire et accélèrent la réduction des durées de séjour pour les cas complexes et lourds via la chirurgie à récupération rapide (RAAC) ».
Recettes en berne, dépenses dynamiques : « Il en résulte un effet de ciseaux rendant incompatible la poursuite concomitante du redressement des comptes de l'Assurance-maladie et de la réduction des déficits hospitaliers », regrettent enfin les directeurs, peu optimistes pour l'avenir.
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »