CRÉÉE par la loi Hôpital, patients, santé, territoire (HPST), installée en octobre 2009, l’ANAP dresse aujourd’hui un premier bilan des actions engagées pour « booster » la performance hospitalière (et diffuser cette culture dans les établissements).
L’un des objectifs pour 2010 était que 50 établissements s’engagent dans des « projets Performance », formalisés dans un contrat tripartite de deux ou trois ans (entre l’ANAP, l’établissement et l’Agence régionale de santé). Au début de 2012, seuls 25 d’entre eux sont impliqués dans cette démarche mais avec plus de 200 chantiers portant sur la réduction des coûts de logistique générale, la chaîne de facturation, la réduction des délais de rendez-vous ou encore l’essor de la chirurgie ambulatoire... Ils représentent une capacité de 30 000 lits en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), soit 10 % de l’offre nationale.
Le Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph (PSPH) est l’un des établissements ayant signé des contrats performance. « On a voulu améliorer la gestion de nos 460 lits, explique la directrice adjointe Atika Alami. Tous les soirs, on se retrouvait avec plus de vingt lits disponibles alors qu’il y avait foule aux urgences et un temps d’attente de 4H30. L’expertise de l’ANAP nous a permis de centraliser la gestion de tous les lits entre les mains de quatre personnes qui s’y consacrent à plein-temps, chacune par grand ensemble de 100-150 lits. Aujourd’hui, seuls 15 lits sont laissés vacants le soir et nous avons gagné 30 minutes d’attente aux urgences », se félicite-t-elle. Selon elle, la pilule est bien passée auprès des médecins, « qui ont été rassurés sur leur crainte de perdre "leurs" lits ».
À titre d’exemples de réalisation dans divers établissements (suivi anonymisé), l’ANAP cite l’optimisation des salles de blocs opératoires (+10 % de taux d’occupation), la baisse du nombre d’examens de biologie inutiles ou redondants (-26 %), une meilleure organisation des consultations (réduisant les délais de rendez-vous de deux tiers) ou encore une utilisation plus rationnelle des scanners et des IRM.
Coaching.
L’accompagnement des chefs de pôles, souvent ni spécifiquement formés ni préparés à leurs fonctions, est une autre priorité de l’ANAP. Le programme « 100 pôles d’excellence » consiste à offrir aux chefs de pôles, mais aussi cadres, infirmières et praticiens hospitaliers des séances de coaching en management. Plus de 600 personnes ont bénéficié de cet accompagnement (234 projets, 97 pôles concernés). « Nous voulions améliorer la prise en charge de nos patients les plus fragiles dans nos services de chirurgie et de médecine, témoigne le Dr Florence Wœrth, gériatre et chef de pole au Centre hospitalier (CH) de Senlis. Notre objectif prioritaire était de former les chirurgiens et les infirmiers au repérage des patients de plus de 75 ans puis d’établir un dépistage des risques ». En fonction de l’évaluation de leurs troubles cognitifs, trophiques et nutritifs, les patients peuvent être réorientés vers le centre d’évaluation gérontologique.
En 2012, l’ANAP promet...encore plus de performance avec cinq nouveaux établissements signataires du premier programme et un déploiement du second dans 300 nouveaux pôles. Les pionniers sont invités à témoigner de leur bonne fortune. « 65 gestionnaires d’établissement sont déjà venus se renseigner à Saint Joseph, dont l’AP-HM et l’AP-HP » (Marseille et Paris), explique avec satisfaction Atika Alami.
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