LE MOUVEMENT de défense de l’hôpital public (MDHP) considère que 1 300 postes sont menacés de fermeture au sein des hôpitaux parisiens, à la lecture des « éléments de cadrage » sur la campagne budgétaire 2011 diffusés par le siège de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). « Le saupoudrage des suppressions d’emplois va continuer sous couvert de "projets" », fustige ainsi le Pr Bernard Granger, porte-parole du MDHP.
Le MDHP, qui regroupe des médecins déçus par la CME de l’AP-HP, s’inquiète tout particulièrement des tensions rencontrées cet hiver par la réanimation. Le Pr Christian Richard, réanimateur, a démissionné de la CME il y a quelques mois en raison de trop fortes divergences de vue avec ses confrères. Aujourd’hui, il prend son hôpital en exemple pour illustrer le propos : « Le service que je dirige au Kremlin-Bicêtre a une capacité de quinze lits. Trois sont fermés car il n’y a pas le personnel nécessaire : en réanimation, il faut deux infirmiers pour cinq lits. Les douze autres lits sont pleins en permanence », dit-il. Habituellement, le service recourt aux intérimaires pour combler provisoirement les cinq ou six postes infirmiers vacants. Mais la « politique de rigueur » change la donne : « Les enveloppes pour le personnel intérimaire sont réduites. Cela rend le travail au quotidien très difficile », explique le Pr Richard, président de l’Intersyndicat des médecins de l’AP-HP. Alors même que les besoins en réanimation explosent, avec la grippe et la pneumonie. « Il suffit de dix lits manquants à l’AP-HP pour avoir des conséquences redoutables », poursuit Christian Richard, également inquiet par le manque de lits d’aval.
Mireille Faugère, la directrice générale de l’AP-HP, a rencontré Xavier Bertrand mercredi dernier. Elle demande aux directeurs d’hôpitaux, dans la feuille de route 2011 qu’elle leur a adressée, d’élaborer des projets de réorganisation, en mettant l’accent sur plusieurs priorités – notamment l’optimisation des équipements médicaux lourds et des blocs opératoires. Les directeurs d’hôpitaux disposent également de quelques semaines pour redécouper les pôles d’activité.
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