Population cible, délai entre les deux doses, mode d’injection. Dans deux avis publiés ce 11 octobre, les autorités sanitaires reprécisent les modalités de vaccination antivariolique.
Pour rappel, la vaccination contre la variole du singe est recommandée depuis début juillet en prévention post-exposition chez les personnes contacts à risque ainsi qu’en prévention pré-exposition aux personnes à très haut risque de contamination : hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), personnes trans multipartenaires, personnes en situation de prostitution et professionnels des lieux de consommation sexuelle. Le schéma vaccinal préconisé comprend deux doses de vaccin de 3e génération Imvanex/Jynneos espacées de 28 jours – sauf pour les personnes déjà vaccinées contre la variole (une dose est alors recommandée).
Cependant, face à des tensions d’approvisionnement, la Direction générale de la Santé (DGS) a recommandé le 1er août de cesser de planifier des rendez-vous de seconde dose jusqu’à nouvel ordre. Dans le même esprit, afin d’économiser des doses de vaccin, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a proposé mi-août d’administrer le vaccin par voie intradermique à la posologie d’0,1 mL – contre les 0,5 ml par voie sous-cutanée autorisés.
Dans ce cadre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Haute Autorité de santé (HAS) ont été saisies pour redéfinir la conduite à tenir notamment en cas de manque de vaccins.
Viser un délai optimal de 28 à 35 jours entre les deux doses
Résultat : concernant le schéma vaccinal à respecter, la HAS confirme que dans le cas général, une seconde dose doit bel et bien être réalisée. « Les données disponibles confirment l'amélioration de la réponse immunitaire contre Monkeypox après la seconde dose de vaccin », avance l’instance dans son avis. « Un délai optimal de 28 à 35 jours » entre les deux injections doit être visé.
Cependant, en cas de pénurie, cette seconde dose peut bel et bien être « reportée ». Elle doit toutefois être administrée « dès que possible après le 28e jour ».
Autre cas particulier : celui des personnes infectées par le Monkeypox. Du fait de la protection conférée par l’immunité naturelle, « si l'infection est survenue après l'administration de la première dose, l'administration d'une deuxième dose n'est pas nécessaire », estime la HAS. Et même, une infection survenue avant toute vaccination rend celle-ci inutile – sauf en prévention post-exposition.
Voie intradermique : seulement chez certains adultes pour la 2nde dose
En termes de modalités d’injection, la voie intradermique peut se justifier « dans le cas d’approvisionnements limités en vaccins », juge l’ANSM dans son propre avis. Une position partagée par la HAS. Et pour cause : « les données cliniques disponibles montrent que l’injection d’une dose de 0,1 ml du vaccin Imvanex/Jynneos par voie intradermique est aussi immunogène qu’une dose de 0,5 ml par voie sous cutanée », détaille l’ANSM.
Cependant, la voie intradermique doit être réservée à la seconde dose et à certains publics. À savoir aux adultes « n’ayant pas ou peu présenté de réaction au site d’injection » lors de la première dose - sous-cutanée. En fait, la voie intradermique n’est pas recommandée chez les immunodéprimés, les femmes enceintes, les enfants et « les personnes avec antécédents de cicatrice chéloïde », énumère la HAS. Car « les données de sécurité indiquent une moins bonne tolérance au site d’injection », indique l’ANSM.
Les femmes vivant avec une personne à risque aussi éligibles au vaccin
Au-delà des mesures envisageables en cas de pénurie, la HAS revient sur les publics cibles de la vaccination antivariolique. Alors que les femmes, certes toujours minoritaires parmi les personnes infectées, semblent de plus en plus concernées par la variole du singe, l’agence « recommande que la vaccination en préexposition puisse être proposée notamment aux femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes à très haut risque d'exposition au virus (HSH et personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, personnes en situation de prostitution, professionnels de lieux de consommation sexuelle) ».
Par ailleurs, en plein lancement des campagnes de vaccination automnale contre la grippe et le Covid-19, la HAS précise qu’Imvanex/Jynneos peut être utilisé en même temps que les autres vaccins – « y compris les vaccins Covid-19 », précise la HAS. « En cas d'administration non-simultanée, un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune). »
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