Le Haut conseil de la santé publique (HSCP) vient de mettre à jour ses recommandations sur la coqueluche, suite à l'identification récente de cas groupés de coqueluche liés à Bordetella parapertussis chez des enfants correctement vaccinés. Ce rapport du Haut conseil insiste sur l'importance de rechercher cette bactérie en cas d'infection, et sur la conduite à tenir.
Transmissibilité et gravité de Bordetella parapertussis
Le HCSP indique que les bactéries à l’origine de la coqueluche sont principalement : B. pertussis (dans 86 à 95 % des cas) et B. parapertussis. Les symptômes sont souvent les mêmes surtout chez les jeunes nourrissons. La durée de la maladie est généralement plus courte en cas d’infection à B. parapertussis, un traitement précoce par azithromycine raccourcit encore davantage ce temps. Toutefois, l’agence précise : « B. parapertussis peut être responsable de formes graves de coqueluche ». Par ailleurs, « le signalement récent de cas groupés d'infection à B. parapertussis est un argument en faveur de la transmissibilité de cet agent. » Ces données expliquent pourquoi une vigilance particulière est nécessaire en cas d'infection par cette bactérie.
À noter encore qu’il existe des infections à B. pertussis et B. parapertussis asymptomatiques.
Des PRC spécifiques
En cas de suspicion de coqueluche, le Haut conseil recommande désormais d’effectuer une recherche spécifique de B. pertussis et de B. parapertussis par les tests PCR ciblés, et de ne pas réaliser de test PCR multiplex syndromique. Les isolats seront « adressés au Centre national de référence (CNR) de la coqueluche pour des investigations complémentaires (typage et détermination de la sensibilité aux antibiotiques) », précise le HCSP.
Des règles de protection à adapter selon le germe
En cas de coqueluche symptomatique à B. pertussis, la conduite à tenir est la même que celle détaillée dans le rapport du HCSP de 2014 : antibiothérapie chez le patient infecté (azithromycine, clarithromycine ou cotrimoxazole) pour diminuer le risque de transmission ; mise en place des mesures barrières autour du patient ; vérification et mise à jour de la vaccination anti-coqueluche des personnes exposées ; antibiothérapie chez certains sujets contacts proches : enfants non ou mal vaccinés ou ayant reçu la dernière dose il y a plus de 5 ans, adultes non vaccinés ou dont la dernière vaccination remonte à plus de 5 ans (cette antibiothérapie est d’autant plus justifiée chez les personnes contacts occasionnels à risque de forme grave et non protégés par la vaccination).
En cas de coqueluche à B. parapertussis, la prise en charge par antibiothérapie est la même que pour une infection à B. pertussis. Mais la protection de l’entourage à risque doit être supérieure. Ainsi, les patients pauci- ou a-symptomatiques infectés par B. parapertussis doivent être traités « lorsqu’il y a dans leur entourage des sujets à risque grave et selon les mêmes modalités que pour les sujets infectés par B. pertussis ». En raison de la transmissibilité de B. parapertussis, il est également recommandé de traiter les sujets asymptomatiques contacts proches d’un cas confirmé, si dans leur entourage il existe une personne à risque de forme grave. « Dans cette situation, tous ces sujets contacts, quels que soient leurs antériorités de vaccination contre la coqueluche et leurs facteurs de risque, doivent recevoir une antibioprophylaxie, selon les mêmes modalités que pour les infections à B. pertussis », précise le HCSP.
Les vaccins acellulaires n'induisent pas une protection optimale sur B. parapertussis
Concernant la vaccination, le rapport de l’agence de santé indique que de manière générale, la protection contre la coqueluche apportée par les vaccins acellulaires est satisfaisante mais décroît avec les années. Le fait que « la grande majorité des cas rapportés d’infection à B. parapertussis survient chez des personnes à jour de leur vaccination incite à penser que la protection induite par les vaccins acellulaires sur B. parapertussis n’est pas optimale », précise le HCSP qui ajoute : « malgré une forte homologie entre les deux espèces, l'infection à B. pertussis et l’immunité induite par la vaccination coqueluche ne protègent pas complètement contre les infections à B. parapertussis. »
Étude et pratique
HTA : quelle PA cible chez les patients à haut risque cardiovasculaire ?
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique