J’EXPLIQUE
• La BPCO est une maladie respiratoire chronique touchant 40% des fumeurs, obstruant progressivement les voies aériennes. L’évolution est lente, émaillée d’exacerbations : dyspnée, toux, expectorations.
• Les exacerbations altèrent la qualité de vie et accélèrent le déclin naturel de la fonction pulmonaire.
• Les exacerbations peuvent être très sévères avec une insuffisance respiratoire aiguë, nécessitant des mesures de réanimation. Le plus souvent néanmoins, elles peuvent être gérées en ambulatoire. La fréquence des exacerbations croit avec les stades de sévérité de la BPCO.
• Parfois, on ne retrouve pas de facteur déclenchant à l’exacerbation et on conclut que cette dernière était liée à l’aggravation naturelle de la maladie. Le plus souvent cependant, on retrouve : une infection bronchopulmonaire (50-70%), bactérienne ou virale (20-40%) ; la prise d’un médicament contre-indiqué (jusqu’à 25% des cas) ; insuffisance cardiaque (8-26%), arythmie (5-21%), irritants bronchiques, embolie pulmonaire…
J’INFORME
• Le malade et son entourage doivent savoir reconnaître les symptômes d’une exacerbation : aggravation de la dyspnée, souvent accompagnée d’une respiration sifflante ; majoration de la toux et/ou des expectorations (dont la couleur et la viscosité peuvent changer) ; fièvre.
• L’aggravation aiguë des symptômes au-delà des variations quotidiennes habituelles justifie dans tous les cas une consultation médicale.
• Le sevrage tabagique est toujours indispensable.
• Il est important de veiller à l’équilibre nutritionnel car les difficultés respiratoires peuvent rendre les prises alimentaires laborieuses, avec un risque de dénutrition. Il faut aussi conserver ou reprendre au quotidien une activité physique : 30 à 45 mn 3 à 5 fois par semaine, au seuil de dyspnée.
• Deux vaccinations sont fondamentales : antigrippale et anti-pneumococcique, ces deux germes étant sources d’exacerbations parfois mortelles.
• Si une hospitalisation a été nécessaire, il faudra revoir le généraliste dans la semaine suivant la sortie et avec le pneumologue dans les semaines suivantes. Dans tous les cas, le suivi médical doit être régulier.
JE PRESCRIS
• Le simple repos est obligatoire et souvent efficace car il abaisse les besoins en oxygène à un niveau plus compatible avec les capacités ventilatoires.
• Il faut toujours vérifier que la technique d’inhalation est correcte et, dans le cas contraire, évaluer si la forme d’administration est toujours la plus adéquate.
• Le traitement médicamenteux repose sur les bronchodilatateurs dont le médecin décidera d’augmenter la dose et/ou la fréquence.
• Parfois, il faudra ajouter des corticoïdes oraux pendant quelques jours.
• Les antibiotiques ne sont pas toujours nécessaires, en particulier lorsque l’exacerbation n’est pas sévère, car l’infection est souvent virale. La fièvre, même intense, n’est pas synonyme d’infection bactérienne. Une expectoration devenue franchement purulente et/ou une fièvre persistant au-delà de 4 jours évoquent une surinfection bactérienne, nécessitant alors des antibiotiques.
• L’intervention d’un kinésithérapeute respiratoire peut aider le drainage bronchique, de même qu’une hydratation correcte, l’arrêt du tabac et des médicaments dépresseurs respiratoires.
• Après toute exacerbation, une réhabilitation respiratoire peut être proposée. Cette dernière peut être hospitalière ou ambulatoire, y compris à domicile.
J’ALERTE
• Le malade et son entourage doivent savoir repérer les signes de gravité qui doivent faire solliciter le 15 : essoufflement en fin de phrase/en position couchée/au repos, cyanose, fréquence respiratoire › 25/min, toux inefficace et épuisante, troubles de l’équilibre/malaises, sueurs, agitation, épuisement…
• Certains médicaments sont formellement contre-indiqués chez le malade BPCO : antitussifs (compromettant le drainage des sécrétions) et sédatifs (anxiolytiques, somnifères…), perturbant les centres respiratoires cérébraux et le réflexe de toux.
JE RENVOIE SUR LE WEB
HAS. Guide patient « vivre avec une BPCO ». Mars 2007.
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